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Réunion sur le Timor-Leste au Conseil de sécurité aujourd'hui : Kofi Annan recommande d'y maintenir la Mission de l'ONU pour un an supplémentaire

Réunion sur le Timor-Leste au Conseil de sécurité aujourd'hui : Kofi Annan recommande d'y maintenir la Mission de l'ONU pour un an supplémentaire

La situation au Timor-Leste, qui fait l'objet ce matin d'une réunion au Conseil de sécurité, a été présentée récemment dans un rapport du Secrétaire général dans lequel il recommande la prolongation d'un an de la Mission de l'ONU dans le pays qui doit s'achever en mai prochain et pourrait ainsi continuer à apporter un appui prolongé dans un certain nombre de domaines jugés cruciaux.

Même si le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission d'appui des Nations Unies au Timor oriental, MANUTO, décrit une situation qui évolue positivement et est marquée notamment par « l'excellente communication qui a caractérisé les relations entre le Timor-Leste et l'Indonésie (...), appuyée par une ferme volonté des plus hauts responsables politiques des deux pays », il n'en souligne pas moins que des problèmes subsistent.

Il est urgent, note-t-il, qu'en se fondant sur cette bonne volonté, les deux pays progressent dans la recherche d'une solution aux problèmes posés par la présence continue de 28 000 Est-Timorais réfugiés au Timor occidental. Malgré le plan de réinstallation et de retour lancé par le Haut Commissariat aux Réfugiés et accepté par les deux Gouvernements, la situation demeurera tendue jusqu'à ce que le problème soit résolu, indique-t-il, ajoutant qu'il faut aussi trouver une solution durable aux cas non encore réglés des enfants timorais séparés de leur famille.

Dans le domaine de la justice, souligne notamment le Secrétaire général, la 'Commission accueil, vérité et réconciliation' a continué de jouer un rôle complémentaire important en apportant une solution au niveau communautaire pour les délits moins graves commis dans le cadre du conflit politique.

Deux auditions publiques, l'une en novembre sur les massacres et l'autre en décembre sur le conflit politique timorais interne de 1975 ont déjà eu lieu, durant lesquelles les principaux dirigeants nationaux, notamment le Président, le Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères ont, pour la première fois dans l'histoire du Timor, témoigné publiquement sur les événements survenus durant cette période.

Il signale toutefois que des obstacles considérables au développement subsistent en raison, en particulier, de la baisse de l'aide au développement et de la réduction imprévue des recettes internes, qui ont eu des effets négatifs sur le développement social et économique. Les projections révisées prévoient une augmentation du déficit budgétaire de 66,7 millions de dollars au cours des quatre prochaines années et un déficit total de 136 millions de dollars, dû en grande partie aux retards dans la mise en exploitation du gisement de pétrole et de gaz de Bayu Undan. Le Gouvernement a demandé une assistance supplémentaire de 10 millions de dollars pour son budget actuel de l'exercice 2004/05 et de 30 millions de dollars par an pour la période allant de 2005 à 2007, indique-t-il.

En ce qui concerne la MANUTO, la Mission, indique-t-il, a été planifiée en partant de l'hypothèse que le Timor-Leste serait capable de devenir autonome dans les deux ans qui suivraient son indépendance, rappelle Kofi Annan.

Toutefois, ajoute-t-il, il est devenu de plus en plus évident qu'il serait crucial de continuer à fournir une assistance au pays dans un certain nombre de domaines après le 20 mai 2004, date à laquelle le mandat actuel de la Mission viendra à expiration. De nombreux États Membres ont exprimé des préoccupations similaires au cours des discussions tenues au Conseil de sécurité en octobre 2003 et dans une lettre qui lui a été a adressée le 2 février, le Premier Ministre du Timor-Leste, Mari Alkatiri, a demandé qu'une opération de maintien de la paix, comprenant un bataillon de Casques bleus avec appui aérien, soit présente dans le pays pendant encore un an.

« Je suis convaincu qu'un effort supplémentaire relativement modeste peut entraîner une différence cruciale pour élargir la portée et accroître la viabilité des progrès remarquables qui ont déjà été accomplis, et pour permettre au Timor-Leste de parvenir à un niveau d'autosuffisance », déclare le Secrétaire général.

Il recommande donc la prorogation de la MANUTO pendant une année supplémentaire, avec des effectifs réduits et un mandat modifié. Serait maintenus une composante de 58 conseillers civils qui fourniraient des conseils et un appui à l'administration publique et au système judiciaire, la fourniture d'un appui continu aux poursuites et procès concernant les crimes graves commis au Timor-Leste en 1999, le maintien d'un groupe de 157 conseillers de police civile qui appuieraient le renforcement continu de la police timoraise, et le déploiement de 42 officiers de liaison qui suivraient l'évolution de la situation en matière de sécurité et appuieraient les activités de démarcation.

En outre, indique le Secrétaire général, « je recommande le déploiement d'une force de sécurité afin d'assurer la protection des officiers de liaison.» Cette force maintiendrait également une présence rassurante dans les régions frontalières et offrirait une capacité d'intervention rapide, si nécessaire. Il est recommandé que cette force comprenne environ 310 militaires, soit une compagnie d'infanterie avec des moyens aériens et d'autres éléments d'appui.

En fonction des progrès réalisés en « coordination la plus étroite possible avec les programmes bilatéraux », il envisage de procéder à des ajustements pour tenir compte de l'assistance bilatérale qui se concrétisera avant la fin de la période du mandat.