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L´insécurité en Afghanistan mine le processus de paix, affirme un haut responsable de l´ONU au Conseil de sécurité

L´insécurité en Afghanistan mine le processus de paix, affirme un haut responsable de l´ONU au Conseil de sécurité

Intervention de Jean-Marie Guéhenno au Conseil de sécurité
Le responsable des opérations de maintien de la paix de l´ONU a souligné aujourd´hui, devant le Conseil de sécurité, que l'insécurité en Afghanistan demeurait préoccupante et était préjudiciable au bon déroulement du processus de paix dans le pays.

Le responsable des opérations de maintien de la paix de l´ONU a souligné aujourd´hui, devant le Conseil de sécurité, que l´insécurité en Afghanistan demeurait préoccupante et était préjudiciable au bon déroulement du processus de paix dans le pays.

La situation en matière de sécurité s´est aggravée dans plusieurs régions où des affrontements à caractère tribal ou entre factions ont cours, a indiqué Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, précisant que la plus importante menace à la sécurité demeurait toutefois le terrorisme et les infiltrations transfrontalières par des Taliban du mouvement Al-Qaida ou des membres du Hizb-i-Islami.

A l'exception de la province du Badakhshan, tous les districts frontaliers, de Nimroz au sud-ouest au Nuristan dans le nord-est, ont été classés à haut risque par le Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité (UNSECOORD) dans son évaluation du 15 octobre, a ajouté M. Guéhenno.

Le Secrétaire général adjoint a déploré l´augmentation des attaques perpétrées par des terroristes à l´encontre des représentants du Gouvernement, de l'armée et des organisations humanitaires. Les attaques contre le personnel humanitaire menace la poursuite des opérations menées par les Nations Unies sur le terrain, a-t-il souligné, citant l´exemple de plusieurs missions de l´ONU qui ont dû être temporairement suspendues dans les provinces de Nimroz, Helmand, Uruzgan et Zabul pour des raisons de sécurité.

M. Guéhenno a insisté sur l´importance de la réforme du Ministère de la défense qui est une étape essentielle pour assurer le désarmement des factions, ajoutant que le succès des activités de désarmement entreprises dans le pays serait conditionné par le succès de cette réforme.

Au sujet du processus de réforme constitutionnelle, celui-ci s´est félicité du fait que le processus d'enregistrement des délégués de la Loya Jirga constitutionnelle - l'assemblée traditionnelle afghane qui sera chargée d´élaborer la nouvelle constitution - était à présent terminé dans une vingtaine de provinces du pays où près de 76% de l'électorat avait été recensé. Certaines difficultés - liées à des problèmes de transport, à l´insécurité et à des mesures d´intimidation - ont toutefois été constatées dans les provinces de Logar, Samangan, Sari Pul et Ghor, où une part importante des électeurs ne se sont pas inscrits, a précisé M. Guéhenno.

Tout en indiquant que les structures juridiques et institutionnelles nécessaires à la tenue d´élections étaient progressivement mises en place, M. Guéhenno a estimé que la loi sur les partis politiques, ratifiée le 12 octobre, était loin d'être parfaite, notamment en ce qui concerne le droit de rassemblement des partis et la liberté d'expression.

M. Guéhenno a insisté sur le fait que le succès du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ainsi que celui du processus électoral dépendait encore très largement de l'amélioration des conditions de sécurité.

L´expansion de la Force internationale d'assistance à la reconstruction de l'Afghanistan (FIAS), a-t-il poursuivi, devrait contribuer à améliorer les conditions en matière de sécurité nécessaires à la poursuite du processus de Bonn, notamment en permettant au Gouvernement central d'étendre son autorité dans toutes les provinces du pays en créant de nouvelles institutions nationales de sécurité.

La création d'une cellule de coordination sur les questions en matière de sécurité devrait également permettre « d´améliorer la coordination entre le Gouvernement afghan, l'ONU, l'OTAN et la coalition en vue de soutenir le processus de Bonn », a-t-il ajouté.