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Kosovo : l'appel des non-Serbes au retour des Serbes, une raison de plus d'espérer selon l'Envoyé de l'ONU

Kosovo : l'appel des non-Serbes au retour des Serbes, une raison de plus d'espérer selon l'Envoyé de l'ONU

Intervention de Michael Steiner au Conseil de sécurité
Au Conseil de sécurité, ce matin, le Représentant de l'ONU pour le Kosovo a mis l'accent sur les évolutions récentes, notamment l'appel au retour des Serbes lancé hier par les leaders non-serbes ou encore l'intégration annoncée du Kosovo à l'Europe, qui lui ont permis, malgré les difficultés qui persistent, d'exprimer sa confiance dans le futur.

"Quand je suis arrivé, il y a un an et demi, il n'y avait pas de gouvernement en dépit d'élections générales réussies ; au Nord de Mitrovica, il n'y avait que vide juridique et troubles ; il y avait plus de membres de minorités qui quittaient le Kosovo qu'il n'en revenait", a rappelé ce matin le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Kosovo, Michael Steiner, s'adressant au Conseil de sécurité réuni pour étudier les dernières évolutions dans ce territoire de Serbie-Monténégro administré de façon transitoire par une Mission de l'ONU, la MINUK, dont M. Steiner est le chef.

"Depuis, nous avons constitué un gouvernement multiethnique, Mitrovica n'est pas encore une ville européenne comme les autres mais nous avons installé la MINUK dans le Nord de la ville où il y a désormais des patrouilles de police régulière", a poursuivi M. Steiner alors qu'il s'apprête à quitter ses fonctions la semaine prochaine.

"Les défis restent colossaux", a admis Michael Steiner qui a cité un taux de chômage atteignant 57%. Toutefois, a-t-il affirmé, "nous avons jeté les bases d'une économie viable. L'euro a apporté la stabilité monétaire. Cela a été un énorme succès qui nous a permis de créer un véritable système bancaire. Aujourd'hui le milliard de marks entreposé sous des matelas, s'est transformé en 500 millions d'euros placés à la banque où ils peuvent être utilisés pour des prêts."

Même si le nombre des retours de personnes déplacées est encore trop faible, 7 000 au total, la multiethnicité s'améliore, a-t-il indiqué.

M. Steiner a cité des extraits d'un appel adressé hier depuis Pristina aux réfugiés et personnes déplacées serbes par tous les leaders non-Serbes du Kosovo. "Il est temps pour vous de rentrer chez vous, dit l'appel. Nous sommes prêts et nous voulons vous apporter ce dont vous avez besoin en matière de santé, de services publics et d'éducation sur un pied d'égalité avec toutes les autres populations du Kosovo. Nous ne pouvons pas vous offrir plus que cela mais ce que nous pouvons, nous le faisons avec sincérité."

C'est exactement le genre d'engagement concret auquel nous avons travaillé pour rassurer les personnes déplacées, a commenté M. Steiner.

Il a toutefois souligné l'émergence d'une rhétorique hostile alors que les deux côtés se positionnent sur le futur statut du Kosovo. "Les Albanais du Kosovo continue d'outrepasser leurs pouvoirs et de pousser à une indépendance rapide. Belgrade continue de soutenir des structures parallèles avec de l'argent qui circule caché sous les sièges des voitures. Certains dépeignent sous les couleurs les plus sombres les réalités du Kosovo."

Pourtant, une évolution majeure s'est produite à Thessalonique, lors du sommet de l'Union européenne, a indiqué Michael Steiner. "Le Président de la Commission européenne a déclaré irréversible l'intégration des Balkans, y compris le Kosovo, à l'UE, la délégation du Kosovo présente au Sommet était multiethnique et un dialogue direct a été engagé entre Belgrade et Pristina."

"Malgré la rhétorique, le dialogue s'établira", a déclaré Michael Steiner.

"Qui aurait imaginé, il y a un an et demi de cela, que l'Union européenne aurait dit que le Kosovo était destiné à en faire partie", a-t-il interrogé.

imageRetransmission de la séance du Conseil*

imageReportage de la Radio ONU