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R.D. du Congo : situation tendue dans "la ville fantôme" de Bunia, nouveaux accrochages ailleurs en Ituri

R.D. du Congo : situation tendue dans "la ville fantôme" de Bunia, nouveaux accrochages ailleurs en Ituri

Personnes déplacées fuyant les combats à Bunia, en RDC
Les accrochages entre bandes rivales se poursuivent en Ituri, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC) tandis que la Coordonnatrice humanitaire de l'ONU décrit Bunia comme une ville fantôme et ne voit plus de solution que dans l'envoi de la Force multinationale.

Situation toujours tendue à Bunia où des combats entre Hémas de l'Union des patriotes congolais (UPC) et Lendus du Front de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) ont éclaté dans le secteur de Kindia dans le Sud de l'Ituri et auraient fait des victimes de part et d'autre, a indiqué ce matin le porte-parole de l'ONU à New York.

Alors que le Conseil de sécurité était informé de la situation en RDC par le Sous-Secrétaire général de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi, et était saisi d'un projet de résolution définissant le mandat d'une Force multinationale qui pourrait être rapidement déployée à Bunia, Carolyn McAskie, Coordonnatrice adjointe de l'ONU pour les secours d'urgence, de retour d'une visite sur place, insistait sur le fait que de nombreux protagonistes mentaient quand ils affirmaient respecter le cessez-le-feu et que seul le déploiement d'une Force multinationale pouvait contraindre l'Ouganda, le Rwanda et le Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma (RCD-Goma) à revenir à la table des négociations.

« Bunia ressemble à une ville fantôme », a par ailleurs déclaré la Coordonnatrice de l'ONU qui venait de passer une semaine sur le terrain et a expliqué que des tirs avaient éclaté, à une centaine de mètres d'elle, pendant qu'elle visitait la ville. Elle a aussi fait état des horreurs dont elle avait été témoin, les femmes et les enfants aux membres amputés, les corps hachés en morceaux. Elle a également décrit les conditions difficiles dans lesquelles se trouvaient les 15 000 à 20 000 personnes réfugiées dans les installations de la Mission de l'ONU (MONUC.)

Le bilan des victimes établi par la Mission ne cesse de s'alourdir. 380 corps ont été ramassés à ce jour, indique le dernier communiqué de la MONUC. Son porte-parole y explique notamment que le Secrétaire adjoint de l'ONU pour les opérations de la paix, Jean-Marie Guéhenno, avait pu se rendre compte de la volatilité de la situation à Bunia, ayant été témoin, lors de son séjour dans la ville, d'échanges de tirs à l'arme lourde et à l'arme légère entre factions rivales. M. Guéhenno est retourné aujourd'hui à Kinshasa.

Au sujet du départ du Chef de la MONUC et Représentant spécial de l'ONU pour la RDC, le porte-parole de la MONUC a précisé que M. Namanga Ngongi avait fait part au Secrétaire Général de son intention de prendre sa retraite le 30 juin prochain.