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Le Chef des enquêteurs du Tribunal de l'ONU accuse le Libéria de ne pas se conformer à ses obligations

Le Chef des enquêteurs du Tribunal de l'ONU accuse le Libéria de ne pas se conformer à ses obligations

Le Chef des enquêteurs du Tribunal de l'ONU pour la Sierra Leone accuse les autorités du Libéria de ne pas s'être conformées à la requête officielle du tribunal leur demandant de transférer le corps de Sam Bockarie, un ancien chef rebelle qui fait l'objet d'un mandat international pour crimes de guerre.

« Ils ne se conforment pas à leurs obligations », a déclaré hier Alan White, le chef du Service d'enquêtes du Tribunal spécial pour la Sierra Leone se référant aux résolutions du Conseil de sécurité demandant à tous les Etats de coopérer avec le tribunal. Adoptée tout récemment, la résolution 1478 a spécifiquement réclamé la totale coopération du gouvernement libérien.

« Nous leur avons laissé amplement le temps de répondre à nos demandes. Tout ceci est complètement inacceptable », a indiqué Alan White.

Les autorités libériennes affirment que Sam Bockarie a été tué le 6 mai dernier alors que les forces gouvernementales libériennes essayaient de l'arrêter. Depuis deux semaines, le tribunal réclame le transfert du corps en Sierra Leone de façon à faire procéder à une autopsie et à son identification officielle. Des collaborateurs du Bureau du Procureur ont, à plusieurs reprises et sans succès jusqu'à ce jour, réclamé ce transfert. Ils affirment par ailleurs que Sam Bockarie et sa famille, qui aurait également été assassinée au Libéria, ont été exécutés sur les ordres du Président du Libéria, Charles Taylor.

Alan White indique enfin que des informations crédibles continuent à lui parvenir selon lesquelles Johnny Paul Koroma, un autre fugitif faisant également l'objet d'un mandat international lancé par le tribunal, se trouve au Libéria. « Rendez-le nous vivant. Il doit répondre de ce qu'il a fait subir au peuple de Sierra Leone », a-t-il déclaré.

Sam Bockarie et Johnny Paul Koroma ont été mis en accusation, le 7 mars, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, pour atrocités commises pendant la guerre civile. Les faits incriminés incluent des meurtres, des pratiques d'esclavage sexuel, l'enrôlement forcé d'enfants et des attaques sur des soldats du maintien de la paix de l'ONU.