Développement : le Brésil et l'Afrique du Sud dénoncent un ordre économique 'politiquement et moralement intenable'
« Les pauvres doivent avoir des raisons de vivre, pas de tuer ou de mourir », a déclaré aujourd'hui le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva à l'occasion du débat général de la 61ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York.
Invoquant le droit de chacun au développement économique et social, il a estimé que la paix et la justice devaient guider le nouvel ordre mondial, dans l'intérêt des pays pauvres, des nations émergeantes comme des pays les plus riches. « Huit cents millions d'êtres humains- presqu'un habitant sur sept de la planète – n'ont pas assez à manger », a-t-il dénoncé.
Le président Lula a rappelé que pour atteindre dans les temps voulus les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la communauté internationale devrait consacrer 50 milliards de dollars supplémentaires chaque année.
Il a estimé que la communauté internationale était capable de s'en acquitter, au regard des « centaines de milliards de dollars investis pour permettre l'intégration des pays d'Europe de l'Est à l'Union européenne et pour la « seconde guerre du Golfe ».
Le président Lula da Silva a appelé à supprimer les barrières protectionnistes de manière à rendre le commerce international plus libre et plus juste.
« Il faut briser les chaînes du protectionnisme », a-t-il insisté. « Les subventions accordées par les pays les plus riches, en particulier dans le domaine de l'agriculture, sont des menottes qui entravent le progrès et condamnent les pays pauvres à rester arriérés », a-t-il souligné.
Il a rappelé que « les soutiens financiers introduisant des distorsions dans le commerce international du fait des pays riches s'élevaient à la somme honteuse d'un milliards de dollars par jour », alors que « 900 millions de gens vivent avec moins d'un dollar par jour dans les pays pauvres et en développement ».
Dans la même veine, Thabo Mbeki, président de l'Afrique du Sud, a constaté, au nom du Groupe des 77 et de la Chine qu'il « est impossible de parvenir à un partenariat quand les pays riches exigent le droit, unilatéralement, de fixer les programmes et les conditions de leur mise en ?uvre ».
Le président sud-africain a attribué à « l'indifférence et à l'égoïsme » le fait que le Consensus de Monterrey sur le financement du développement n'a pas été appliqué, ce qui a encore accru les difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement, essentiellement en Afrique, pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Sachez, a-t-il lancé, que des millions de personnes attendent impatiemment, année après année, de pouvoir apprécier concrètement les fruits des promesses et réformes qui n'arrivent pas.
« Mais ils attendent toujours et deviennent de plus en plus impatients », a prévenu Thabo Mbeki.
- Voir l'ensemble des déclarations au débat général
Page de l'ONU consacrée au débat général de l'Assemblée générale, qui comprend le texte et la retransmission des déclarations.