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Pakistan : course contre la montre pour apporter une aide aux populations isolées

Pakistan : course contre la montre pour apporter une aide aux populations isolées

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Si nous n'en sommes pas encore à la «deuxième vague de victimes», il ne reste plus que trois semaines, avant les premières neiges, pour apporter une assistance humanitaire aux dizaines de milliers de victimes dans les zones montagneuses affectées par le tremblement de terre au Pakistan.

« Il reste trois semaines pour livrer une assistance humanitaire dans les zones montagneuses affectées par le tremblement de terre au Pakistan avant les premières neiges », indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié aujourd'hui à Islamabad et à New York.

Selon les dernières estimations, le nombre total de victimes s'élève à 51.000 morts et 74.000 blessés. Ces chiffres sont appelés à s'accroître encore, ajoute le communiqué.

« Nous n'en sommes pas encore à la deuxième vague de victimes » mentionnée par le Secrétaire général, mais il faut agir au plus vite, a déclaré aujourd'hui Margareta Wahlstom, Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence de l'ONU, lors d'une conférence de presse donnée au siège de New York.

« Des milliers de personnes restent encore inaccessibles dans certaines plaines isolées, les chiffres restant encore inconnus », indique OCHA.

Bien qu'une opération d'assistance massive soit en place, les difficultés logistiques restent immenses pour couvrir une surface touchée de 30.000 kilomètres carrés – la taille de la Belgique.

« La question des abris reste la plus grande priorité, tant pour les familles sans abri que pour les hôpitaux. Les répliques - des secousses sismiques secondaires -poussent les patients à évacuer les hôpitaux la nuit dans la crainte de rester dans un bâtiment endommagé », fait savoir OCHA.

La Coordination humanitaire des Nations Unies estime que 200.000 seront livrées avant l'hiver, ce qui ne couvrira que la moitié des familles sans abris. Les stocks de tentes mondiaux ne répondent pas aux besoins. La production mondiale a été accrue alors que les stocks au Pakistan sont épuisés.

De toute façon, explique OCHA, 50% du terrain est inadapté aux tentes et des d'autres « solutions créatives » sont à l'étude.

Au plan médical, la Coordination Coordination humanitaire des Nations Unies indique que de nombreux blessés souffrent maintenant de gangrène et d'infections létales après avoir attendu pendant des jours une aide médicale. La destruction des services d'assainissement des eaux a aussi accru le risque de maladies diarrhéique.

« Les maladies causées par le froid sont aussi en augmentation dans la vallée du Jhelum », ajoute le communiqué.

S'agissant par ailleurs de l'assistance alimentaire, le PAM a livré de la nourriture à près de 500.000 personnes, mais près d'un million de personnes ont encore besoin d'assistance.

Les populations ont en général des stocks accumulés pour l'hiver, mais sans abri, ces stocks sont exposés à la détérioration ou la destruction.

L'ONU tiendra une conférence des donateurs pour le Pakistan à Genève, mercredi 26 octobre, sous la direction de Jan Egeland.

Vendredi dernier, l'appel à contribution d'urgence des Nations Unies de 312 millions de dollars n'était financé, qu'à hauteur de 18 % - avec 57 millions de dollars de promesses et 33 millions de dollars de fonds versés (voir notre dépêche du 21 octobre 2005).

Le Secrétaire général avait lancé mercredi dernier un appel à accroître les contributions financières et matérielles aux 4 millions de personnes touchées par le tremblement de terre au Pakistan, prévenant qu'une deuxième vague de victimes était à craindre si l'on n'agissait pas au plus vite (voir notre dépêche du 19 octobre 2005).

Décrivant un « cauchemar logistique sans précédent » et « une situation pire que celle du tsunami », Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, avait lui appelé à la mise en place d'un pont aérien, semblable à celui de Berlin, pour venir en aide aux dizaines de milliers de personnes toujours coupées du monde (voir notre dépêche du 20 octobre 2005).