L'actualité mondiale Un regard humain

Bilan mitigé de la situation en Haïti dans le dernier rapport du Secrétaire général

Bilan mitigé de la situation en Haïti dans le dernier rapport du Secrétaire général

Haïti
Alors que la situation en matière de sécurité s'est améliorée en Haïti, le gouvernement de transition a été confronté à de graves difficultés sur le plan politique et la population continue d'être victime du non respect des droits de l'homme, notamment par la police nationale, indique le Secrétaire général dans son dernier rapport sur la Mission des Nations Unies dans le pays.

Le gouvernement de transition et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ont été confrontés à de graves difficultés sur le plan politique, indique le dernier rapport du Secrétaire général sur la MINUSTAH qui couvre la période du 13 mai au 29 septembre 2005.

« Le processus électoral a néanmoins progressé, nuance le Secrétaire général. Les partis, les candidats et les électeurs inscrits représentaient un spectre relativement large de l'opinion publique haïtienne, ce qui renforçait la crédibilité du processus électoral et les possibilités de tenir un vaste débat sur l'avenir d'Haïti ».

« Toutefois, fait-il remarquer, le bon déroulement du processus se heurte à d'importants obstacles d'ordre technique et le dialogue politique demeure à l'état embryonnaire ».

Des élections présidentielles sont prévues en novembre prochain.

Sur le plan de la sécurité, le rapport indique que la situation s'est améliorée. « Toutefois, la possibilité d'une recrudescence de la violence subsiste et il sera indispensable d'être prêt à tout moment à faire face à cette éventualité, en particulier pendant la période électorale si l'on veut maintenir les acquis », prévient le Secrétaire général.

En revanche, les nouvelles ne sont pas bonnes sur la situation des droits de l'homme. « Tant la violence criminelle que la faiblesse des institutions ont continué de nuire au respect des droits de l'homme de la population haïtienne », affirme le Secrétaire général.

« La MINUSTAH s'emploie à développer les capacités locales, notamment en offrant une formation et des conseils aux organismes locaux de défense des droits de l'homme tout en continuant de surveiller le respect de ces droits sur le terrain », rappelle-t-il.

Mais la Mission des Nations Unies a noté de nombreux cas d'arrestation illégale, de mauvais traitements et de détention provisoire prolongée. Selon le rapport, en juillet dernier, 93 % des détenus étaient en détention provisoire. Lors de sa visite des centres de détention de la police judiciaire le 2 juillet 2005, la Mission a aussi constaté trois cas de torture présumée à l'encontre d'enfants détenus.

En outre, les autorités de police et les autorités judiciaires n'ont pas à ce jour achevé les enquêtes nécessaires pour obtenir les mandats d'arrêt voulus ni pour mettre en accusation, inculper et poursuivre les auteurs présumés de crimes.

Enfin, la MINUSTAH a reçu des informations crédibles selon lesquelles des éléments de la Police nationale haïtienne (PNH) ont participé à plusieurs exécutions sommaires ainsi qu'à d'autres actes de banditisme et de violence.

D'une manière générale, les résidents du centre de Port-au-Prince et de ses bidonvilles continuent d'être soumis, dans leur vie quotidienne, à des actes fréquents de violence, d'agression sexuelle, d'extorsion, de harcèlement et d'intimidation de la part de bandes armées, regrette le Secrétaire général.

Selon certaines informations, précise le rapport, les ravisseurs font de plus en plus subir à leurs otages des tortures, des viols ou d'autres formes de mauvais traitements.