Sommet du Millénaire : les propositions de Kofi Annan pour un « événement décisif »
Le Groupe de haut niveau chargé de proposer des mesures renforçant le système de sécurité international devant remettre ses conclusions le 2 décembre prochain, annonce Kofi Annan dans un rapport sur le Sommet d'examen à mis parcours de la Déclaration du Millénaire, lui-même rendra public en mars un rapport prenant en compte ces conclusions et propose de tenir du 14 au 16 septembre 2005 ce qu'il présente comme un événement décisif.
Le Sommet d'examen à mi-parcours des engagements pris lors de la Déclaration du Millénaire sera un « événement d'une importance décisive », indique le Secrétaire général, dans son rapport rendu public aujourd'hui sur l'organisation de la réunion.
Non seulement cette réunion sera-t-elle l'occasion d'entreprendre un examen complet des progrès accomplis dans la réalisation de tous les engagements énoncés dans la Déclaration du Millénaire, mais elle fournira « une occasion unique d'insuffler un nouvel élan à la mise en œuvre de la vision énoncée dans la Déclaration », fait-il valoir.
« En tant que Secrétaire général, je n'épargnerai aucun effort pour faire en sorte que cette réunion soit fructueuse », poursuit Kofi Annan.
En prévision de cette événement que l'Assemblée générale a souhaitée, dans sa résolution 58/ 291, être de très haut niveau, avec une représentation des pays assurée par leurs chefs d'Etat et de gouvernement, le Secrétaire général de l'ONU indique qu'il présentera en mars 2005 un rapport d'ensemble sur l'application de la Déclaration du Millénaire.
Ce document, précise-t-il, « portera sur tous les domaines couverts par la Déclaration et comprendra notamment un examen des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Millénaire relatifs au développement et au financement des activités correspondantes. »
Ce rapport ne s'en tiendra toutefois pas là. Kofi Annan indique qu'il prendra en compte dans son élaboration, en particulier pour les questions liées à la paix et à la sécurité, les conclusions du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, qu'il a créé il y a un an et qui, lui-même, présentera son propre rapport le 2 décembre 2004.
« Je compte transmettre sans délai ce rapport aux États Membres, avec un certain nombre d'observations et de suggestions pour l'examen des recommandations du Groupe et les décisions qui seront prises à leur sujet, en soulignant notamment celles qui appelleraient des mesures de suivi de la part des différents organes intergouvernementaux du système des Nations Unies », indique le Secrétaire général.
Il précise également que celui-ci couvrira l'ensemble des questions visées dans la Déclaration du Millénaire et qu'il y indiquerait les domaines dans lesquels, de son point de vue, les États Membres devraient prendre des décisions pendant leur réunion au sommet de septembre 2005.
Au plan pratique, compte tenu du fait que la 60e session de l'Assemblée générale commencera le 13 septembre, il suggère de tenir ce Sommet pendant trois jours, du 14 au 16 septembre. Il serait alors suivi quelques jours après par le débat général qui commencerait le 20 septembre.
Le Secrétaire général rappelle que, par sa résolution 58/230 du 23 décembre 2003, l'Assemblée générale a également décidé de tenir le Dialogue biennal de haut niveau sur le financement du développement en 2005. « Il serait, à mon avis, hautement souhaitable d'organiser le Dialogue [prévu au niveau ministériel] avant le sommet, de sorte qu'il puisse apporter une contribution au processus préparatoire », souligne Kofi Annan.
Compte tenu de cette contrainte, il estime que le meilleur moment pour ce Dialogue de haut niveau sur le financement pourrait être fin juin ou début juillet 2005.
Les décisions qui seront prises au cours du Sommet sur le Millénaire peuvent déterminer l'avenir de l'Organisation, souligne le Secrétaire général. De façon encore plus importante, « elles nous offriront la meilleure chance – et peut-être la seule – d'instaurer un monde plus sûr, plus juste et plus prospère en ce nouveau siècle, non seulement pour nous-mêmes mais pour nos enfants et petits-enfants. »
« Nous devons saisir cette occasion », insiste-t-il dans ses conclusions avant d'exhorter les États Membres « à entamer la préparation de la réunion au plus haut niveau du gouvernement, avec la volonté résolue de parvenir à un accord sur les décisions qui permettront d'honorer effectivement les engagements contenus dans la Déclaration du Millénaire, renforçant ainsi l'Organisation des Nations Unies et la rendant plus efficace en tant qu'instrument permettant d'instaurer un monde meilleur et plus sûr. »