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PNUE : un nouvel atlas montre les changements environnementaux en Amérique Latine

PNUE : un nouvel atlas montre les changements environnementaux en Amérique Latine

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De la déforestation au Guatemala, aux effets de l'exploitation minière en Colombie, un nouvel atlas publié par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) compile plus de 200 images satellite de la Terre et met en évidence les défis environnementaux les plus urgents en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

Intitulé « Amérique latine et Caraïbes - Atlas des changements de notre environnement », le document analyse pour la première fois les transformations en cours dans l'environnement de cette région, en combinant des images satellites précises et des données rigoureuses collectées sur le terrain. L'Atlas entend ainsi être un outil indispensable pour la mise en oeuvre de futures actions et politiques publiques destinées à orienter la région vers un modèle de développement plus durable.

Les images mettent ainsi en valeur la richesse de la région et la diversité des environnements, des écosystèmes, des espèces et des paysages qui la composent. Elles montrent aussi toutefois que cette richesse naturelle subit actuellement une pression considérable dues aux activités humaines qui reposent sur le modèle dominant de développement économique, producteur de croissance, mais aussi de changements environnementaux et sociaux sans précédents.

L'Atlas du PNUE est construit en trois parties. Les deux premières rassemblent des informations régionales, tandis que le troisième soulève les grandes questions environnementales qui se posent dans chaque pays d'Amérique Latine et des Caraïbes, en s'appuyant sur plus de 200 images satellite, cartes et graphiques.

Cette méthode permet de donner une idée rapide et claire des défis qui se posent aux pays de la région, à l'instar de l'urbanisation rapide et sans planification adéquate observée ces dernières décennies dans les métropoles de San José, au Costa Rica, ou de San Salvador, au Salvador.

L'Atlas montre que cette croissance rapide des villes a créé de nouveaux problèmes dans la région. Les villes d'Amérique latine sont en effet les plus denses du monde, avec les défis majeurs que cela entraine, par exemple la gestion des déchets ménagers ou le traitement des eaux usées.

De la même manière, les effets du changement climatique deviennent évidents à la vue des images satellite montrant le recul des glaciers chiliens et argentins de la Cordillère des Andes ou de Patagonie. La déforestation au Brésil, en Bolivie, au Mexique, au Guatemala et en Haïti apparaît également au grand jour dans cet atlas, qui met évidence son évolution effrénée et souligne qu'entre 2000 et 2005, l'Amérique latine et les Caraïbes ont perdu environ 43.500 km2 de forêts par an, supérieure à la superficie de la Suisse.

Si l'Atlas confirme que la déforestation est l'un des problèmes majeurs en Amérique Latine, en particulier dans l'Amazonie brésilienne, il montre aussi l'impact de l'exploitation minière en Colombie ou au Pérou, l'impact de l'urbanisation des terres agricoles, la perte de la biodiversité ou la dégradation des zones côtières.

Selon le PNUE, bien que la région dispose encore de zones de végétation luxuriante et abrite l'une des réserves de biodiversité les plus importante de la planète, la désertification des sols et l'érosion des côtes progressent aussi sans interruption à travers tout le continent.

La désertification affecte ainsi actuellement plus de 600 millions d'hectares dans les zones arides, semi-arides et subhumides dans la région. Quant à l'érosion des côtes, elle est accélérée par l'aménagement du littoral et les activités économiques. Tourisme, industries, aquaculture sont ainsi parmi les facteurs responsables de la dégradation des écosystèmes côtiers comme les mangroves, les zones humides et des récifs coralliens.

De profonds changements sont aussi observables dans l'utilisation des terres agricole dont la superficie a augmenté de 0,13% par an entre 2003 et 2005, entraînant la destruction de forêts et autres habitats. Changement plus profond encore, la superficie consacrée aux cultures vivrières comme la pomme de terre, le manioc, le riz et le blé est en diminution constante, alors que ne cessent d'augmenter les cultures utilisées pour l'industrie, les carburants écologiques et l'alimentation pour animaux.

Enfin l'Atlas du PNUE montre que les catastrophes naturelles se sont multipliées ces dernières années et que le nombre de personnes touchées par des inondations, des sécheresses, des ouragans et autres événements météorologiques extrêmes a augmenté. De 1995 à 2006, près de 20 millions de personnes ont ainsi été touchées par de tels événements en Amérique Latine et dans les Caraïbes.