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La situation humanitaire en Somalie atteint son pire niveau depuis plus de 10 ans

La situation humanitaire en Somalie atteint son pire niveau depuis plus de 10 ans

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Les combats les plus violents en Somalie depuis le début de la guerre en 1991 et un accès très difficile aux personnes dans le besoin font que la situation humanitaire dans le pays est retombée à son pire niveau depuis au moins dix ans, alerte le responsable des Affaires humanitaires des Nations Unies.

« Je suis profondément préoccupé par les évènements qui ont lieu actuellement à Mogadiscio », a déclaré John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies dans un communiqué publié aujourd'hui à New York.

« Alors que l'espoir semblait renaître, il n'a fallu que quelques jours pour que la trêve soit rompue et que la souffrance de la population grandisse encore », a-t-il déploré.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) rappelle que le fragile cessez-le-feu fragile conclu le 1er avril 2007 s'est effondré quand les combats ont repris hier dans la capitale somalienne.

Des civils fuyant la ville ont été victimes de harcèlement, de viols, de menaces et de vol aux points de passage.

Au mois de mars, des centaines de personnes ont été tuées et plus de 1.000 blessés ont été répertoriés dans les deux principaux hôpitaux de Mogadiscio. Près de 200.000 habitants ont quitté la ville depuis le 1er février.

A cela s'ajoute le fait que la population du sud et du centre de la Somalie a dû faire face au cours de l'année écoulée à une période de sécheresse sans précédent, à de graves inondations et à trois vagues de combats intenses.

Le pays connaît notamment une explosion des cas de diarrhée aiguë depuis la fin 2006, directement liée aux inondations, qui a déjà causé la mort de 400 personnes.

Alors que la situation ne cesse de se détériorer de manière dramatique, la communauté humanitaire est confrontée à de graves obstacles dans son travail d'assistance aux personnes déplacées et aux autres groupes vulnérables (dépêche du 11.04.2007).

L'insécurité, le harcèlement, l'intimidation et même la détention de travailleurs humanitaires « compromettent le caractère indépendant et impartial de l'action humanitaire », a souligné John Holmes. « En fait, ces incidents la paralysent », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, le trafic de personnes du nord de la Somalie vers le Yémen s'est poursuivi en mars, entraînant le 22 mars la mort d'au moins 29 personnes et la disparition de 71 autres, jetées dans les eaux du golfe d'Aden par leurs passeurs (dépêche du 26.03.2007).

A ce jour, en 2007, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a recensé plus de 4.400 nouveaux arrivants au Yémen et au moins 166 morts et 96 disparus.

En 2002, quelques 26.000 personnes, Ethiopiens ou Somaliens, auraient réussi à rejoindre les côtes yéménites mais 3.300 ont péri pendant le trajet et 300 manquent à l'appel.