Retransmission[61mins]

« Il se passe beaucoup de choses, mais les gens ne le savent pas », a dit Eric Laroche.

« Il faut cesser de parler du 'gouvernement faible' de Somalie, mais du gouvernement 'appelé à se renforcer' », a-t-il plaisanté, estimant que les mots contribuaient aux perceptions.

« Ces 15 dernières années, la population a vu quantité d'autorités se succéder, y compris en dernier lieu les Tribunaux islamiques ». « Aujourd'hui, les troupes éthiopiennes sont à Mogadiscio et devraient être bientôt remplacées par les forces de l'Union africaine (UA) », a-t-il rappelé.

« La différence aujourd'hui, c'est que les gens sont fatigués, ils n'ont pas vraiment combattu les forces éthiopiennes, ils n'ont pas répondu à l'appel au Djihad lancé par les chefs des Tribunaux islamiques ».

L'autre point c'est qu'il existe une autorité relativement représentative sous la forme du gouvernement de transition, contrairement aux précédents seigneurs de guerre, et ils ont une feuille de route.

D'autre part, ils ont un calendrier, ce qui fait que s'ils échouent, en 2009, la population pourra les en tenir pour responsables mais les institutions resteront.

Le Conseil de sécurité a autorisé la semaine dernière l'Union africaine à établir, pour une période de six mois, une mission en Somalie (AMISOM) dont le rôle consistera à permettre d'assurer la liberté de mouvement, les déplacements et la protection des participants au Congrès de réconciliation nationale prévu dans ce pays.

« On attend désormais plusieurs milliers de soldats de l'Union africaine pour remplacer les troupes éthiopiennes », a dit Eric Laroche.

« Il faut aussi maintenir l'ordre ». « Les policiers n'ont même pas d'uniforme, pas de moyens de communication » a dit Eric Laroche qui a rapporté que l'ONU venait de livrer 3.000 uniformes, 5 systèmes de communication et 18 véhicules.

Par ailleurs, a dit le Coordonnateur humanitaire, il faut construire les institutions au niveau local.

« Cela a commencé avec l'élection des commissaires de districts et des commissaires régionaux ».

« Les Nations Unies ont changé leurs règles d'engagement dans le pays », a-t-il précisé. Il faut aussi qu'une vie normale puisse reprendre, a-t-il ajouté, indiquant que les Nations Unies préparaient le retour de 55.000 enfants à l'école à Mogadiscio.

Plus de 700 personnes, dont des jeunes et des femmes, ont été recrutés pour nettoyer les rues de la ville.

Eric Laroche a par ailleurs expliqué que le gouvernement ne pourrait pas retourner de Baidoa à Mogadiscio tant que les 70 bâtiments gouvernementaux n'étaient pas reconstruits et vidés des personnes déplacées qui y ont trouvé refuge.

Le Coordonnateur humanitaire a enfin évoqué la conférence de réconciliation qui doit être bientôt convoquée.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, François Lonseny Fall, a déclaré aujourd'hui avoir encouragé l'Organisation de la Conférence islamique (OIC) à soutenir activement le gouvernement fédéral de transition (dépêche du 1.03.07).