RDC : la MONUC condamne le meurtre d'un journaliste
A vingt jours du premier tour de l'élection présidentielle, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) a condamné hier le meurtre de Bapuwa Mwamba, journaliste indépendant congolais, tué la veille à son domicile de Kinshasa.
« La MONUC condamne sans appel ce lâche attentat et présente ses plus profondes condoléances à la famille et aux amis de Bapuwa Mwamba, ainsi qu'à l'ensemble de la presse congolaise », indique un communiqué publié hier à Kinshasa.
Bapuwa Mwamba, précise le communiqué, a été tue le 8 juillet 2006, à 3 heures du matin, par un groupe d'hommes en armes.
« Ce crime odieux, qui survient huit mois après l'assassinat du journaliste Franck Ngyke Kangundu du quotidien la Référence Plus et de son épouse, encore non élucidé à ce jour, ne fait qu'accroitre la très vive inquiétude, récemment exprimée à maintes reprises par la MONUC, quant aux actes de violence, aux menaces, aux intimidations et aux restrictions de toute sorte dont sont victimes les journalistes, tant nationaux qu'internationaux, en RDC », observe le communiqué.
La MONUC demande que « tout soit mis en ?uvre pour identifier, arrêter et déférer à la justice les auteurs des meurtres de Bapuwa Mwamba ainsi que de Franck Ngyke Kangundu et de son épouse ».
Elle encourage « les forces de sécurité congolaises et plus particulièrement la police nationale, qui ont la responsabilité de la sécurité et de l'intégrité physique des personnes et des biens en RDC, à l'assumer pleinement ».
La MONUC demande notamment aux autorités congolaises « d'assurer la protection de la presse afin que celle-ci puisse accomplir sa mission en toute sécurité ».
Avec le premier tour de l'élection présidentielle fixé au 30 juillet, la RDC s'apprête à mettre fin à sa transition politique, entamée en 2003 après cinq années de conflits.
Il s'agit aussi de la plus importante élection jamais organisée par les Nations Unies. Quelque 25,5 millions d'électeurs ont été enregistrés, 33 candidats se présenteront aux élections présidentielles et près de 9 000 aux élections législatives.
Dans son dernier rapport sur la RDC, le Secrétaire général s'était inquiété des « manoeuvres d'intimidation » à l'encontre des journalistes et des médias ainsi que de « la détention arbitraire » de membres de partis politiques (dépêche du 23.06.06).