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Côte d'Ivoire : violentes manifestations devant le quartier général de l'ONUCI

Côte d'Ivoire : violentes manifestations devant le quartier général de l'ONUCI

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L'opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire a indiqué aujourd'hui que de violentes manifestations contre la proposition du Groupe international de travail (GIP) de dissoudre le parlement ivoirien, continuaient à Abidjan, dans le quartier des affaires et devant le siège de la mission.

« Les manifestants sont devant le quartier général de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et quatre véhicules de la mission ont été endommagés », a rapporté aujourd'hui Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, lors de son point de presse quotidien au siège à New York.

« Aucun personnel de l'ONU n'a été blessé », a précisé le porte-parole.

« Les manifestations sont une infraction au décret signé par le président Gbagbo interdisant les manifestions à Abidjan », a ajouté Stéphane Dujarric.

Le représentant du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire, Pierre Schori, est en route pour New York où il doit s'entretenir des derniers développements dans le pays avec des hauts fonctionnaires, a-t-il annoncé.

Selon les informations parues dans la presse, quelque 2.000 manifestants, partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo, certains armés de machettes et de bâtons, ont marché en direction du quartier des affaires et érigé des barricades.

Quelque 200 protestataires se sont rassemblés devant le quartier général de la mission des Nations Unies à Abidjan.

Le GIP, chargé de superviser le plan de paix des Nations Unies, a recommandé ce week-end de ne pas prolonger le mandat des députés ivoiriens qui a expiré le 16 décembre dernier.

Un nouveau scrutin est prévu l'année prochaine.

Dans sa résolution 1633, adoptée le 21 octobre dernier, le Conseil de sécurité entérinait le principe de la création d'un GTI chargé d'élaborer « une feuille de route en consultation avec toutes les parties ivoiriennes, en vue de tenir des élections libres, régulières, ouvertes et transparentes dès que possible et au plus tard le 31 octobre 2006 ».

Le GTI est également chargé de rendre compte de tout obstacle que le Premier ministre pourrait rencontrer dans l'exercice de ses fonctions et d'identifier les responsables et doit suivre le processus de désarmement.

Il est composé de l'Afrique du Sud, Bénin, Etats-Unis, France, Ghana, Guinée, Royaume-Uni, Niger et Nigeria. Les Nations Unies, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union européenne, l'Organisation internationale de la francophonie, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) en font également partie.

Dans sa résolution 1633, le Conseil de sécurité entérinait également la décision de l'Union africaine selon laquelle le président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, demeurerait chef de l'État à partir du 31 octobre 2005, face à l'impossibilité d'organiser des élections présidentielles à la date prévue le 30 octobre, aux côtés d'un Premier ministre « acceptable pour tous » (voir notre dépêche du 21 octobre 2005 et notre dépêche du 14 octobre 2005).

Le 15 décembre dernier, le Conseil de sécurité prorogeait, pour une durée d'un an, le dispositif de sanctions – gel des avoirs et interdiction de voyager - à l'égard des individus qui entraveraient le processus de paix en Côte d'Ivoire et qui seraient responsables de violations des droits de l'homme (voir notre dépêche du 15 décembre 2005).