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Afghanistan : la MANUA jouera son rôle dans les élections législatives fixées au 18 septembre 2005

Afghanistan : la MANUA jouera son rôle dans les élections législatives fixées au 18 septembre 2005

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Lors d'un exposé au Conseil de sécurité aujourd'hui, l'Envoyé de l'ONU pour l'Afghanistan, Jean Arnault, a présenté un « calendrier très serré » pour la préparation des élections le 18 septembre prochain, exposant par delà cette date les options pour l'avenir de la Mission. Les fonds nécessaires à la tenue des élections s'élèvent à 110 millions de dollars.

Alors que l'Organe mixte d'administration des élections (JEMB, selon l'acronyme anglais) a annoncé hier la date des élections législatives au dimanche 18 septembre 2005, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Jean Arnault, a estimé aujourd'hui lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité que « s'il aurait préféré en principe les voir organisées au printemps », le calendrier restait, malgré le délai de quatre mois, « extrêmement serré ».

Le Représentant spécial et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), qui était venu présenter le dernier rapport (S/2005/183) du Secrétaire général sur la situation dans le pays, a souligné qu'en effet, « plusieurs milliers de candidats devraient se présenter pour les 249 sièges ouverts à la chambre basse et dans les conseils provinciaux ».

« Le contrôle de leur éligibilité sera donc un exercice complexe et long. De même, ce nombre élevé de candidats exigera des autorités électorales qu'elles prévoient un certain temps pour élaborer, produire et diffuser les bulletins de vote », a indiqué Jean Arnault.

Toutefois, a poursuivi le Représentant spécial, la tenue des élections, quatre mois après la date initialement prévue, « n'est pas sans avantages ».

« Cela signifie que la campagne électorale et les élections se tiendront après que la campagne d'éradication des cultures de pavot ait été achevée, ce qui devrait diminuer l'impact de l'argent de la drogue sur le processus électoral et avoir une influence positive sur la sécurité », a-t-il souligné.

« La tenue des élections en septembre permettra aussi d'éduquer le public, les candidats et les partis, de manière plus approfondie, ce qui devrait renforcer l'ampleur et la qualité de la participation. Ce calendrier permettra aussi de disposer d'une police et d'une armée mieux entraînées et de donner plus de temps à la finalisation du processus de démilitarisation qui a pris de l'élan au cours de ces derniers mois ». « Ce calendrier permettra surtout de disposer de plus temps pour se préparer à la mise en place de la future Assemblée nationale », a indiqué le Représentant spécial.

Il a souligné à cet égard que la « formation d'une centaine de fonctionnaires avait déjà commencé, avec l'appui du PNUD et la France comme chef de file », une conférence étant prévue à Paris afin de collecter des fonds pour financer cet important projet.

« Sur les 148,67 millions de dollars nécessaires au total pour les élections», a indiqué le Représentant spécial, « il manque encore 110 millions ».

Sur la question de la sécurité, le Représentant spécial a alerté sur le fait qu'en dépit des progrès accomplis depuis l'élection présidentielle, « nous ne pouvons nous permettre aucune complaisance, en particulier nous, Nations Unies », en référence aux attaques de la semaine dernière, qui ont fait six morts et 31 blessés près de Kandahar et qui visaient des convois de l'UNOPS (Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ».

Il a espéré par ailleurs que la nouvelle initiative nommée « Consolidation de la paix », qui vise à permettre à des Taliban et à d'autres combattants d'organisations extrémistes de désarmer et de rentrer dans leurs communautés, contribuera à la diminution de la violence, cette année. Il a précisé qu'elle se ferait selon un contrôle strict, sans amnistie inconditionnelle, et qu'elle ne viserait pas les chefs et les responsables de crimes graves

Pour l'avenir, Jean Arnault a estimé que les neuf prochains mois seraient « extrêmement chargés », au regard des objectifs affichés dans le rapport du Secrétaire général remis au Conseil de sécurité le 23 novembre 2004.

Le Représentant spécial a donc appelé le Conseil de sécurité à accepter les recommandations du Secrétaire général dans son dernier rapport, qui proposent le renouvellement de la Mission pour douze mois.

Une fois le processus électoral mené à terme, les options vont du maintien de la MANUA dans sa structure actuelle, à un changement qui la ferait fonctionner comme une simple équipe de pays des Nations Unies, a rappelé le Représentant spécial.

image• Retransmission de l’exposé de Jean Arnault[13mins]