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HCR : des villages attaqués et incendiés par des milices au Tchad, causant la mort de plus de 200 personnes

HCR : des villages attaqués et incendiés par des milices au Tchad, causant la mort de plus de 200 personnes

Des hommes armés à cheval ont attaqué cette semaine plusieurs villages du sud-est du Tchad, situés près de la frontière avec la région soudanaise du Darfour, pillant et incendiant des maisons, causant la mort de plus de 200 personnes et le déplacement de centaines d&#39autres, rapporte aujourd&#39hui l&#39agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Après avoir reçu des informations concernant plusieurs attaques brutales dans la région, une équipe du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est rendue mercredi à Kerfi, près de Goz Beida, la principale ville du sud-est du Tchad indique un communiqué.

Des habitants ont dit au personnel du HCR que les attaques avaient commencé samedi et avaient pour le moment touché les villages de Bandicao, Badia, Neweya, Kerfi, Agourtoulou, Abougsoul et Djorlo. D'autres rapports indiquent que les villages de Tamadjour et Loubitegue ont été attaqués mercredi.

Une autre équipe du HCR s'est rendue dans le village de Djorlo mercredi. Elle a trouvé l'essentiel du village encore fumant après qu'il ait été attaqué et brûlé mardi matin par quelque 200 hommes à cheval.

Les villageois ont dit que des tribus arabes voisines avaient attaqué Djorlo, tuant 36 personnes dans un village de 800 habitants. « Certains des attaquants s'étaient installés dans des arbres pour tirer sur les villageois », a expliqué le chef du village.

Plus de 1 000 personnes ayant fui quelque 10 villages de la région sont arrivées mercredi à Koukou Angarana et dans un camp de déplacés internes situé à proximité, à Habile, qui accueille déjà 3 500 Tchadiens déplacés. De nouveaux déplacés sont en train d'arriver après avoir quitté leurs cachettes dans la brousse.

Le HCR vérifie aussi des informations concernant de nouvelles arrivées près du camp de réfugiés de Djabal à Goz Beida.

Les villageois veulent rentrer chez eux aussi vite que possible car c'est la saison des moissons, a rapporté Musonda Shikinda, responsable du bureau de terrain à Goz Beida.

« Ce serait un désastre complet pour eux s'ils ne pouvaient pas faire les moissons, alors ils espèrent que la situation va se calmer aussi vite que possible pour revenir sur leurs terres », a-t-il ajouté.

A Genève, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a réclamé une action urgente et la mobilisation de la communauté internationale pour arrêter la violence croissante. « Nous sommes profondément préoccupés par les brutalités dans l'est du Tchad, une région qui lutte déjà pour s'occuper de plus de 218 000 réfugiés soudanais originaires du Darfour voisin », a-t-il dit.

« Depuis des mois, nous prévenons que le conflit au Darfour menace de déstabiliser l'ensemble de la région et nous soutenons les appels lancés pour une présence internationale dans l'est du Tchad et pour que le Tchad fournisse des efforts plus importants afin de maintenir la sécurité dans cette zone ».

Environ 63 000 Tchadiens ont déjà été déplacés l'an dernier par des violences interethniques dans l'est de leur pays. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés assiste 15 000 réfugiés du Darfour dans le camp de Djabal, près de Goz Beida, ainsi que 18 000 réfugiés dans le camp de Goz Amer, près de Koukou. Au total, le HCR aide 218 000 réfugiés dans 12 camps dans l'est du Tchad.