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Les attaques de missiles sur Gaza continuent.

L’ONU condamne une frappe meurtrière contre un hôpital de Gaza, les belligérants s’accusent mutuellement

© UNICEF/Eyad El Baba
Les attaques de missiles sur Gaza continuent.

L’ONU condamne une frappe meurtrière contre un hôpital de Gaza, les belligérants s’accusent mutuellement

Paix et sécurité

Plusieurs hauts responsables de l'ONU, dont le Secrétaire général, ont condamné une frappe contre un hôpital dans le nord de Gaza, mardi, qui aurait fait plusieurs centaines de morts et de blessés.

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« Le Secrétaire général condamne la frappe de ce soir contre l'hôpital épiscopal anglican Al Ahli à Gaza, avec des rapports préliminaires faisant état de centaines de morts et de nombreux autres blessés, dont des femmes et des enfants », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration à la presse.

« Il condamne également l'attaque contre une école de l'UNRWA plus tôt dans la journée dans le camp de réfugiés d'Al-Maghazi à Gaza, qui a tué au moins six personnes », a-t-il ajouté.

Le chef de l'ONU, António Guterres, qui a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés, souligne que « les hôpitaux, les cliniques, le personnel médical et les locaux des Nations Unies sont explicitement protégés par le droit international ».

Plus tôt, le chef des droits de l'homme de l'ONU a qualifié de « totalement inacceptable » la frappe contre cet hôpital dans le nord de Gaza, mardi.

« Nous ne connaissons pas encore l’ampleur de ce carnage, mais ce qui est clair, c’est que la violence et les meurtres doivent cesser immédiatement », a dit le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, dans une déclaration à la presse.

Les deux camps se rejettent mutuellement la faute. Le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne contrôlée par le Hamas accuse l'armée israélienne d'être responsable de cette frappe aérienne qui a touché l'hôpital al-Ahli dans la ville de Gaza.

Les Forces de défense israéliennes ont écrit sur X que, selon leurs informations, les roquettes tirées par des militants du Jihad islamique vers Israël en étaient responsables, après avoir dévié de leur trajectoire.

Des civils déplacés auraient cherché refuge à l’hôpital, suite à l’ordre donné par Israël d’évacuer vers le sud avant ce qui devrait être une offensive terrestre.

Condamnation de l'OMS

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a également condamné mardi l'attaque contre l'hôpital. « L'OMS condamne fermement cette attaque », a écrit le chef de l'agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X. « Nous appelons à la protection immédiate des civils et des soins de santé, et à l'annulation des ordres d'évacuation ».

Le chef des droits de l'homme Volker Türk a rappelé que « les hôpitaux sont sacro-saints et doivent être protégés à tout prix ». « Tous les États influents doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à cette horrible situation. Les civils doivent être protégés et l’aide humanitaire doit pouvoir parvenir de toute urgence à ceux qui en ont besoin. Les responsables doivent rendre des comptes », a-t-il ajouté.

Mardi soir à New York, les Émirats arabes unis ont déclaré qu'ils avaient appelé, avec la Russie, à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Palestine, notamment sur la frappe aérienne contre l'hôpital de la ville de Gaza.

L'ordre d'évacuation est « impossible à exécuter »

L'hôpital al-Ahli était opérationnel et accueillait des patients, des soignants et des personnes déplacées internes, a indiqué l'OMS dans un communiqué.

« Cet hôpital était l'un des 20 au nord de la bande de Gaza qui faisaient l'objet d'ordres d'évacuation de l'armée israélienne », a indiqué l'agence. « L'ordre d'évacuation est impossible à exécuter étant donné l'insécurité actuelle, l'état critique de nombreux patients et le manque d'ambulances, de personnel, de capacité en lits du système de santé et d'abris alternatifs pour les personnes déplacées ».

L’OMS a appelé à une protection active immédiate des civils et des soins de santé. « Les ordres d'évacuation doivent être annulés. Le droit humanitaire international doit être respecté, ce qui signifie que les soins de santé doivent être activement protégés et jamais ciblés ».

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a aussi condamné l'attaque sur les réseaux sociaux. « Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles doivent cesser, et les établissements de santé ne doivent jamais être une cible », a déclaré l'agence des Nations Unies pour la santé reproductive et sexuelle.

Une école de l'UNRWA touchée

Plus tôt mardi, l’UNRWA, l’agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens au Proche-Orient, a rapporté qu’au moins six personnes avaient été tuées lorsqu’une de ses écoles a été touchée dans le camp d’al-Magahazi, situé au centre de Gaza.

Des dizaines d'autres ont été blessés, notamment des membres du personnel de l'UNRWA, et ce chiffre risque d'être encore plus élevé.

« C’est scandaleux et cela démontre une fois de plus un mépris flagrant pour la vie des civils. Il n'y a plus d'endroit sûr à Gaza, pas même les installations de l’UNRWA », a déclaré le chef de l’agence dans un communiqué.

Au moins 4 000 personnes avaient trouvé refuge dans cette école transformée en refuge. « Ils n’avaient et n’ont toujours nulle part où aller », a déclaré l’UNRWA.

« Gaza est à genoux »

Sur son compte X, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a également réagi aux informations faisant état des attaques contre une école et un hôpital à Gaza mardi.

« Des centaines de personnes ont été tuées. Gaza est à genoux. Les systèmes de santé, d’eau et d’assainissement s’effondrent. Les gens sont privés de leur dignité », a-t-il dénoncé.