L'actualité mondiale Un regard humain

Les violences au nord-ouest du Nigéria forcent plus de 7.600 personnes à fuir au Niger (HCR)

Les membres d'une famille regardent par la fenêtre de leur maison dans leur village au Niger (photo d'archives).
Photo : FAO/FIDA/PAM/Luis Tato
Les membres d'une famille regardent par la fenêtre de leur maison dans leur village au Niger (photo d'archives).

Les violences au nord-ouest du Nigéria forcent plus de 7.600 personnes à fuir au Niger (HCR)

Aide humanitaire

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est alarmée, mardi, de la recrudescence de la violence dans le nord-ouest du Nigéria, qui a alimenté de nouveaux déplacements dans la région voisine de Maradi, au Niger, où la violence est également en hausse.

Par crainte des groupes armés et des affrontements communautaires, plus de 7.600 réfugiés ont fui le Nigéria vers Maradi depuis le début de l’année 2021.

« La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants, déplacés à la suite des récentes attaques dans l’État de Sokoto, au Nigéria », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Boris Cheshirkov, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Dans le même temps, 3.500 autres citoyens nigériens ont été déplacés à l’intérieur du Niger même. Au total, cette région méridionale nigérienne de Maradi, accueille désormais près de 100.000 personnes déplacées, dont 77.000 réfugiés nigérians, qui ont fui les attaques incessantes dans les États de Katsina, Sokoto et Zamfara.

Les équipes du HCR au Niger ont enregistré un pic de violence meurtrière à l’intérieur même de Maradi, avec plus de victimes et d’incidents graves signalés en janvier et février 2021 que durant tout le second semestre de 2020. Les réfugiés décrivent des meurtres atroces, des enlèvements contre rançon et des villages pillés.

« Beaucoup ont également été pris dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs ainsi que dans des actes de vigilance, des groupes d’autodéfense étant mis en place dans la plupart des villages », a fait valoir M. Cheshirkov, saluant aussi « la générosité du Niger, qui continue à accorder l’accès à l’asile, malgré les restrictions frontalières imposées par la pandémie de Covid-19.

Le HCR a besoin de 128 millions de dollars pour ses opérations dans le Bassin du lac Tchad

Par ailleurs, le HCR travaille en étroite collaboration avec les autorités nigériennes afin de reloger les réfugiés loin de la frontière. Il s’agit de les déplacer dans des localités plus sûres où une aide et des services de base sont disponibles. 

Depuis octobre 2019, plus de 11.000 réfugiés ont été réinstallés dans d’autres villages où le HCR et ses partenaires ont renforcé les infrastructures d’eau, de santé, d’assainissement et d’éducation pour les personnes déplacées et leurs hôtes. Cela permet ainsi d’alléger la pression sur les communautés qui ont fait preuve d’une incroyable générosité mais dont les moyens sont limités.

D’une manière générale, les personnes qui fuient ont un besoin urgent d’eau, de nourriture, d’abris et de services de santé. La plupart ont fui les mains vides dans la précipitation pour sauver leur vie.

Mais ces efforts humanitaires pour répondre à l’urgence sont dangereusement débordés. Toute l’opération du HCR pour le Bassin du lac Tchad nécessite plus de 128 millions de dollars et n’est financée qu’à 10%. Le HCR exhorte la communauté internationale à renforcer son soutien à la région et à aider les gouvernements à éradiquer les causes de ce déplacement forcé et à stimuler le développement stratégique et durable.

Les groupes armés dans les régions du Sahel et du Lac Tchad ont alimenté l’une des crises de déplacement et de protection qui se développe le plus rapidement au monde. À ce jour, plus de 3,2 millions de personnes ont été déplacées par les violences dans le bassin du lac Tchad.