La plupart des 2,3 millions d’habitants de Gaza fuient l’escalade de la violence au nord et au sud de l'enclave assiégée où la guerre, qui dure depuis sept mois, a tué près de 36.000 Palestiniens et causé un océan de décombres et un risque de famine.

De nombreux Gazaouis ont été déplacés à plusieurs reprises. La plupart se sont rendus à Rafah, dans le sud de Gaza, qu'Israël avait déclaré zone de sécurité.

Les conditions dans les abris temporaires de Rafah étaient désastreuses. Entassés dans des rangées de tentes et des structures de fortune, les hommes, les femmes et les enfants déplacés étaient confrontés à des pénuries de nourriture, d'eau et de produits de première nécessité, selon l'agence d'aide des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, l'UNRWA.

Au 20 mai, plus de 75% de la bande de Gaza – quelque 285 kilomètres carrés – étaient sous le coup d’ordres d’évacuation dans un contexte d’escalade des hostilités, selon la dernière mise à jour du bureau humanitaire des Nations Unies, OCHA.

Dans le sud de Gaza, les partenaires du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies ont perdu l'accès à plus de 100 points de distribution pour les activités de prévention de la malnutrition à mesure que les combats s'intensifient.

Les combats dans la ville de Gaza, dans le nord, ont déclenché un déplacement à grande échelle de civils et continuent de nuire gravement aux efforts visant à fournir une aide vitale dans un contexte de famine imminente, selon les agences des Nations Unies sur le terrain.

Les gens se sont déplacés vers des zones du centre de Gaza qui sont également bombardées et manquent de produits de première nécessité comme de la nourriture et de l'eau. Cette situation est susceptible d'entraîner une recrudescence des maladies transmissibles, notamment l'hépatite A, ainsi que la malnutrition, selon l'OCHA.

Parmi les évacués médicaux du nord de Gaza figuraient de nombreux enfants, comme Ibrahim, 13 ans, qui a été grièvement blessé suite à l'effondrement d'un abri dans une zone de sécurité désignée où il vivait avec sa famille. Ibrahim a finalement perdu son bras lors d'une amputation sans anesthésie.

L'OCHA a indiqué que les personnes déplacées de Rafah cherchent actuellement refuge à Khan Younis et à Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza, sur tous les terrains ouverts disponibles, y compris les routes d'accès, les terres agricoles et dans des bâtiments endommagés dont la structure n'a pas été évaluée.