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Covid-19 : à travers le monde, les apatrides sont à risque d’exclusion de la vaccination (HCR)

Un homme autrefois apatride, né au Kirghizistan, est devenu citoyen ouzbek.
© UNHCR/Elyor Nematov
Un homme autrefois apatride, né au Kirghizistan, est devenu citoyen ouzbek.

Covid-19 : à travers le monde, les apatrides sont à risque d’exclusion de la vaccination (HCR)

Migrants et réfugiés

Un grand nombre d’apatrides dans le monde risquent de ne pas être vaccinés en raison de leur absence de citoyenneté ou de preuve d’identité, a alerté mardi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Dans son dernier rapport sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les populations apatrides, le HCR note que la majorité des plans nationaux de vaccination ne fournissent pas de précisions sur leur couverture vaccinale des apatrides. 

« On sait que des millions de personnes sont apatrides dans le monde, sans la nationalité d’aucun État », a déclaré Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante chargée de la protection au HCR. 

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), de nombreuses personnes sans nationalité ou de documents d’identité seront de fait exclues des campagnes de vaccination, à moins que les Etats ne fassent des efforts particuliers pour les atteindre.

Le rapport fournit des recommandations et des exemples de bonnes pratiques étatiques à cet égard, notamment l’acceptation d’autres formes de preuve de l’identité d’une personne.

La peur de l’expulsion ou de la détention

« Dans l’intérêt de la protection de la vie des personnes et de la santé publique, les plans nationaux de vaccination doivent être mis en œuvre de la manière la plus inclusive possible. Étant donné que de nombreux apatrides sont déjà confrontés à une exclusion et à une marginalisation généralisée, les obstacles à l’accès doivent être levés et une attention particulière doit être accordée à leur situation », a fait valoir Mme Triggs.

Depuis le début de la pandémie, de nombreux apatrides continuent de rencontrer des difficultés pour accéder aux soins de santé et aux services sociaux. Beaucoup peuvent craindre de se présenter pour un dépistage ou un traitement en raison de leur absence de statut juridique.

Ce qui pourrait les exposer au risque de détention ou d’expulsion. Le coût des soins médicaux, y compris des vaccinations, peut également être prohibitif pour les apatrides, car ils ne sont généralement pas couverts par les régimes de santé publics nationaux.

La pandémie du SARS-CoV-2 a fait au moins 3.865.738 morts dans le monde depuis l’apparition de la maladie fin décembre 2019 en Chine. Selon un bilan établi vendredi par l’OMS, plus de 178,2 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués.

A noter qu’à la date du dimanche 20 juin 2021, un total de 2,413 milliards doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches.

Plus de 4 millions d’apatrides dans le monde

Le HCR, qui a pour mandat officiel de prévenir et de réduire l’apatridie, et de protéger les apatrides, a connaissance d’une population mondiale d’au moins 4,2 millions d’apatrides dans quelque 94 pays. En raison de la nature invisible de ce problème, on pense que le chiffre réel est beaucoup plus élevé.

Par ailleurs, le HCR prévient également que les perturbations des services d’enregistrement des naissances créent de nouveaux risques d’apatridie.  Et en raison de la pandémie, plusieurs pays ont suspendu les services d’enregistrement des faits d’état civil, affectant ainsi l’enregistrement des naissances, qui est pourtant essentiel pour établir l’éligibilité à la nationalité.

Les pays où les services d’enregistrement des naissances ont été partiellement ou totalement suspendus font aujourd’hui état d’une baisse des taux d’enregistrement des naissances ainsi que d’importants arriérés.

L’apatridie affecte des millions de personnes dans le monde entier, les privant souvent de l’accès à des droits fondamentaux que les citoyens considèrent comme acquis. Environ 4,2 millions d’apatrides sont comptabilisés dans les rapports statistiques de 94 pays, mais le HCR estime que l’ampleur réelle de l’apatridie est beaucoup plus importante.