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Le HCR se félicite de la décision du Kenya d’accorder la citoyenneté à 3.000 apatrides zimbabwéens et rwandais

Kombo Asumani Kombu et sa famille ont participé à un atelier du HCR à Shimoni, au Kenya, pour partager leur expérience de l'apatridie (archives).
Photo : HCR/Roger Arnold
Kombo Asumani Kombu et sa famille ont participé à un atelier du HCR à Shimoni, au Kenya, pour partager leur expérience de l'apatridie (archives).

Le HCR se félicite de la décision du Kenya d’accorder la citoyenneté à 3.000 apatrides zimbabwéens et rwandais

Migrants et réfugiés

A l’occasion de sa fête de l’indépendance (57ème Jamhuri Day), le Kenya a pris une mesure exceptionnelle en accordant la citoyenneté à 1.670 Zimbabwéens apatrides de la communauté Shona qui sont venus au Kenya en tant que missionnaires. De plus, en vertu de la nouvelle loi, plus de 1.300 apatrides d’origine rwandaise sont également éligibles à la citoyenneté kenyane.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est félicitée lundi de cette décision kenyane qui « fera date ». La mesure a été annoncée samedi par le Président Uhuru Kenyatta.

«Nous nous félicitons de la décision du gouvernement du Kenya de leur accorder la citoyenneté, ce qui conduit à leur pleine inclusion dans la société. Cela créera également un précédent que d’autres pays pourront suivre lorsqu’il s’agira de résoudre des problèmes d’apatridie de longue date», a déclaré Fathiaa Abdalla, Représentante du HCR au Kenya.

Lors d’une réunion de haut niveau sur l’apatridie, qui s’était déroulée en octobre 2019, le gouvernement kényan s’était également engagé à adhérer aux conventions des Nations Unies relatives à l’apatridie. « Cette initiative changera la vie de milliers de personnes », a souligné Mme Abdalla.

La communauté shona était arrivée au Kenya depuis le Zimbabwe en tant que missionnaires chrétiens dans les années 1960. Ils détenaient des passeports britanniques et étaient enregistrés en tant que citoyens du Royaume-Uni.

Près de 18.500 apatrides vivent au Kenya

Après l’indépendance du Kenya en 1963, un délai de deux ans leur a été accordé pour se faire enregistrer en tant que Kényans, ce que beaucoup d’entre eux ont manqué de faire. De plus, beaucoup n’étant plus résidents de leur pays d’origine, il leur a été également impossible de s’y faire enregistrer. Ils sont donc devenus apatrides.

De plus, de nombreux apatrides d’origine rwandaise sont arrivés au Kenya dans les années 1930 pour travailler dans les plantations de thé du district de Kericho. A cause d’une combinaison de facteurs, similaire à ceux qui avaient frappé la communauté shona, ils sont devenus apatrides.

« Leur reconnaissance en tant que citoyens leur permet d’exercer leurs droits, comme l’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi, à la propriété foncière et aux services bancaires », a ajouté Fathiaa Abdalla.

Au total, l’Agence onusienne estime que 18.500 apatrides vivent au Kenya. En plus de la communauté shona et des personnes originaires du Rwanda, il y a un autre groupe, la communauté pemba, dont les ancêtres étaient arrivés depuis l’île de Pemba, en Tanzanie.

Dans le cadre de la campagne mondiale #IBelong #Jexiste pour mettre fin à l’apatridie d’ici 2024, le HCR continuera à apporter son appui au Kenya dans ses efforts pour prévenir et lutter contre l’apatridie.