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Des réfugiés et des demandeurs d'asile trouvent sécurité et abri à Zarzis, en Tunisie.

Tunisie : l’ONU inquiète de la hausse des discours xénophobes

© UNHCR/John Wessels
Des réfugiés et des demandeurs d'asile trouvent sécurité et abri à Zarzis, en Tunisie.

Tunisie : l’ONU inquiète de la hausse des discours xénophobes

Droits de l'homme

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété, vendredi, de l’augmentation des discours xénophobes en Tunisie et des exactions commises contre les migrants ces derniers mois. 

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) est très préoccupé « par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, soient de plus en plus souvent pris pour cible ». 

« Les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH. 

Les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont mis en cause « une augmentation de l’utilisation d’une rhétorique déshumanisante et raciste à l’encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs », dans le pays, alors que la police a arrêté le 6 mai la militante antiraciste Saadia Mosbah.

L’ONU dénonce « l’intimidation et le harcèlement » des avocats

Par ailleurs, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Selon le HCDH, les perquisitions contre l’Ordre des avocats dans ce pays « portent atteinte à l’Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l’indépendance et de la fonction des avocats. « De tels actes constituent des formes d’intimidation et de harcèlement », a dénoncé Ravina Shamdasani.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, exhorte donc les autorités à « respecter et à sauvegarder les libertés d’expression, d’association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie », a souligné Mme Shamdasani.

En outre « l’Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées », exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que « les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser ».