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Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, s'adresse aux médias au point de passage de Rafah vers Gaza (photo d'archives).

L’ONU appelle « à agir d’urgence » pour éviter un conflit plus large au Moyen-Orient

© OHCHR
Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, s'adresse aux médias au point de passage de Rafah vers Gaza (photo d'archives).

L’ONU appelle « à agir d’urgence » pour éviter un conflit plus large au Moyen-Orient

Paix et sécurité

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a appelé, lundi, à « agir d’urgence » pour éviter un conflit « plus large » au Moyen-Orient, face aux craintes d’une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre.

« Je suis profondément préoccupé par le risque croissant d’un conflit plus large au Moyen-Orient et j’exhorte toutes les parties, ainsi que les États ayant une influence, à agir d’urgence pour désamorcer ce qui est devenu une situation très précaire », a déclaré dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

Cette sortie du chef des droits de l’homme de l’ONU intervient alors que les tensions sont montées d’un cran après la multiplication, ces derniers jours, des menaces de la part de l’Iran et de ses alliés contre Israël, en réponse à la mort de Fouad Shukr, haut responsable du Hezbollah, lors d’une frappe sur la capitale libanaise Beyrouth, et à l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, en Iran.

Barbelés rouillés dans un champ du plateau du Golan, à la frontière israélienne avec la Syrie (photo d'archives).
© Unsplash/Robert Bye
Barbelés rouillés dans un champ du plateau du Golan, à la frontière israélienne avec la Syrie (photo d'archives).

Eviter que cette situation ne s’enlise davantage

« Tout, et je dis bien tout, doit être fait pour éviter que cette situation ne s’enlise davantage dans un abîme qui n’aura que des conséquences encore plus terribles pour les civils », a insisté M. Türk, relevant que les droits de l’homme - et en premier lieu la protection des civils - doivent être la priorité absolue.

D’autant qu’au cours des dix derniers mois, « des civils - principalement des femmes et des enfants - ont déjà enduré des douleurs et des souffrances insupportables à cause des bombes et des armes à feu », a-t-il ajouté.

Les efforts diplomatiques de Tor Wennesland

Vendredi dernier déjà, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, avait annoncé s’être engagé ces derniers jours dans des discussions critiques avec les parties concernées et les États Membres de la région, notamment le Liban, l’Égypte et le Qatar, dans l’optique d’une désescalade régionale.

Tor Wennesland avait souligné l’urgence de faire face au risque croissant d’une grave escalade, qui constitue une menace importante pour la stabilité régionale.

Le Coordonnateur spécial et ses interlocuteurs ont examiné les efforts en cours pour négocier et désamorcer la situation, tout en explorant les moyens d’empêcher une propagation du conflit.

M. Wennesland a réaffirmé la nécessité d’une action urgente et coordonnée pour éviter une nouvelle détérioration de la situation.

Il est crucial que nous agissions de manière décisive et collective pour faire face aux menaces immédiates et jeter les bases d’une paix durable, avait dit M. Wennesland.

Fin de la visite du chef des opérations de paix au Moyen-Orient

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a conclu samedi une visite au Liban.
UNIFIL
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a conclu samedi une visite au Liban.

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a conclu samedi une visite officielle au Moyen-Orient.

Au cours de la première étape de sa visite, il a rencontré le personnel de la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD) au Golan et s'est entretenu avec de hauts responsables syriens à Damas pour réaffirmer l'engagement de la Mission envers son mandat et la désescalade.

Au Liban, M. Lacroix a visité la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) dans le sud du du pays, après des réunions à Beyrouth avec des dirigeants politiques et militaires libanais, où il a discuté du rôle important de la FINUL dans le soutien à la désescalade de part et d'autre de la Ligne bleue, qui sépare le Liban d'Israël.

« Tout au long de ces engagements, il a souligné la nécessité pour tous les acteurs de cesser le feu, de s'engager à nouveau en faveur de la résolution 1701 et d'œuvrer à une solution politique et diplomatique durable. Il a visité le quartier général de la FINUL à Naqoura et s’est joint à des soldats de la paix en patrouille et sur des positions le long de la Ligne bleue - ils ont été félicités pour leurs efforts dans un environnement difficile », a souligné le porte-parole adjoint du Secrétaire général, Farhan Haq, lors d’un point de presse.

Les bombardements continuent à Gaza

Une famille marche dans une rue endommagée de Gaza.
© UNRWA
Une famille marche dans une rue endommagée de Gaza.

A Gaza, les bombardements et les affrontements en cours continuent de tuer, de blesser et de déplacer des Palestiniens, ainsi que d’endommager et de détruire des habitations et des infrastructures dont ils dépendent, a indiqué lundi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Au cours des dernières 48 heures, trois écoles abritant des personnes déplacées dans la ville de Gaza auraient été touchées, faisant des dizaines de victimes, selon la Défense civile palestinienne. « Les partenaires sur le terrain évaluent les besoins des personnes qui ont fui et fournissent une assistance », a précisé M. Haq.

Entre-temps, une nouvelle analyse du Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT) a révélé qu’il y a un mois, 63 % des structures de Gaza avaient été endommagées.

Dimanche, l’armée israélienne a émis un nouvel ordre d’évacuation pour que les personnes vivant dans les zones du sud de Khan Younis et du nord de Rafah se déplacent immédiatement vers l’ouest jusqu’à Al Mawasi. Les partenaires des Nations Unies qui suivent les mouvements de population à Gaza estiment que plus de 11.000 personnes vivaient dans ces zones touchées par cet ordre d’évacuation.

« Nous appelons une fois de plus toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en veillant constamment à épargner les civils et les biens civils. Cela implique notamment de permettre aux civils de partir vers des zones plus sûres et de permettre leur retour dès que les circonstances le permettront. Les gens doivent pouvoir recevoir une aide humanitaire, qu'ils se déplacent ou qu'ils restent », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général.

Aggravation de la crise humanitaire

Alors que la violence se poursuit, la crise humanitaire à Gaza s'aggrave, a-t-il ajouté, notant que les partenaires de l’ONU signalent désormais une augmentation des niveaux de malnutrition chez les enfants dans le nord de Gaza le mois dernier. Ils ont noté une augmentation de 300 % en juillet - lorsque plus de 650 cas de malnutrition aiguë ont été diagnostiqués - par rapport à mai, où 145 cas de ce type ont été détectés.

Les conditions nutritionnelles se dégradent en raison des contraintes d'accès, des pénuries de fournitures essentielles, de la disponibilité limitée de produits frais et de viande, de la mauvaise qualité des services d'eau et d'assainissement et de la propagation des maladies.

Par exemple, en raison des pénuries aiguës d'approvisionnement, seuls 8 % des près de 50.000 enfants que les partenaires de l’ONU ont cherché à atteindre le mois dernier dans le nord de Gaza ont pu recevoir ces fournitures.