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Une femme âgée est évacuée d'un quartier inondé suite à la destruction du barrage de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine.

Barrage de Kakhovka : l’ONU s’engage à venir en aide à tous les Ukrainiens dans le besoin

© Croix rouge ukrainienne
Une femme âgée est évacuée d'un quartier inondé suite à la destruction du barrage de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine.

Barrage de Kakhovka : l’ONU s’engage à venir en aide à tous les Ukrainiens dans le besoin

Paix et sécurité

La plus haute responsable de l'ONU en Ukraine a rassuré jeudi le ministre des Affaires étrangères du pays en indiquant que l'Organisation s'efforçait de fournir un soutien et une aide aux civils touchés par la destruction du barrage de Kakhovka depuis les premières heures de la catastrophe.

La Coordinatrice résidente et humanitaire, Denise Brown, a rassuré Dmytro Kuleba sur le fait que les agences de l'ONU et d'autres partenaires humanitaires ont fourni de l'eau, de la nourriture et de l'argent aux personnes déplacées ou souffrant de l'impact de la rupture du barrage et de l'effondrement de la centrale hydroélectrique cruciale dans la région du sud-est, près de la ville de Kherson.

Élargir l'aide

« Des plans sont actuellement élaborés, également en partenariat avec les autorités de l'oblast, pour atteindre les zones touchées par les inondations dès que possible, une fois que l'armée le jugera sûr, compte tenu des risques liés au fait que les eaux en mouvement rapide déplacent des mines et des munitions non explosées dans des zones précédemment considérées comme déminées », a déclaré dans un communiqué le bureau de l'ONU en Ukraine.

Nous n'avons pas obtenu cet accès, ni les garanties de sécurité nécessaires pour le personnel humanitaire et les personnes qu'il aiderait sur place.

Cette réunion entre la haute responsable onusienne et le ministre fait suite aux commentaires critiques largement diffusés à l'égard des Nations Unies et d'autres grandes organisations humanitaires opérant en Ukraine, formulés mercredi par le président Volodymyr Zelenskyy, qui a déclaré que les premiers efforts de secours avaient été insuffisants.

Des demandes répétées d'accès à l'aide

« Les Nations Unies se sont engagées à venir en aide à tous les Ukrainiens dans le besoin, des deux côtés du fleuve », affirme le communiqué du Bureau de l’ONU en Ukraine, signalant que l’Organisation a « demandé à plusieurs reprises aux autorités de la Fédération de Russie, qui exercent un contrôle militaire temporaire sur ces zones, des garanties d'accès et de sécurité, en particulier sur la rive gauche ».

« Nous n'avons pas obtenu cet accès, ni les garanties de sécurité nécessaires pour le personnel humanitaire et les personnes qu'il aiderait sur place », fait valoir le communiqué.

Dans un tweet publié jeudi, le Bureau de coordination de l'aide des Nations Unies en Ukraine, OCHA, a souligné que l'ONU et ses partenaires avaient fourni de la nourriture pour 18.000 personnes, plus de 100.000 bouteilles d'eau, de l'argent liquide pour 5.000 personnes dans le besoin, des milliers de kits d'hygiène, y compris des fournitures spéciales pour les personnes âgées, ainsi que des soins de santé mobiles et un soutien psychosocial.

La centrale nucléaire de Zaporijjia suscite toujours des inquiétudes : AIEA

La plus grande centrale nucléaire d'Europe, située à Zaporijjia, relativement proche du site du barrage endommagé et du vaste réservoir qui se déverse maintenant dans la rivière, dépend de l'eau de ce barrage pour son système de refroidissement.

L'Agence des Nations unies pour l'énergie atomique, l'AIEA, a déclaré qu'il y avait toujours lieu de craindre que le niveau de l'eau de ses réserves ne baisse à un point tel qu'elle ne puisse plus être pompée vers le site pour maintenir les réacteurs en état de refroidissement.

« Comme l'étendue des dommages subis par le barrage reste inconnue, il n'est pas possible de prédire si et quand cela pourrait se produire. Toutefois, si le taux de chute actuel devait se poursuivre, le niveau de 12,7 mètres pourrait être atteint dans les deux prochains jours », a déclaré l'AIEA dans un communiqué.

Constituer des réserves

Se préparant à une telle éventualité, l'agence a déclaré qu'elle « reconstituait en permanence ses réserves d'eau - y compris le grand bassin de refroidissement situé à côté de la centrale ainsi que les petits bassins de refroidissement par aspersion et les canaux adjacents - en utilisant pleinement l'eau du réservoir de Kakhovka tant que cela est encore possible ».

« Il est essentiel que l'intégrité de l'étang de refroidissement de la centrale et du canal de décharge de la centrale soit maintenue. C'est essentiel pour que la centrale dispose de suffisamment d'eau pour assurer le refroidissement essentiel du site dans les mois à venir », a déclaré le Directeur général de l’AIEA Rafael Mariano Grossi.

M. Grossi prévoit de se rendre à la centrale la semaine prochaine pour évaluer la situation à la suite des dégâts subis par le barrage et pour contrôler le respect des cinq principes de base pour la protection de la centrale nucléaire de Zaporijjia qu'il a présentés au Conseil de sécurité des Nations Unies le 30 mai.

Le chef de l’AIEA s'est également engagé à renforcer la présence de l'Agence sur le site, actuellement occupé par les Russes mais doté d'un personnel local, en remplaçant l'équipe actuelle par un groupe plus important qui voyagera avec lui sur la ligne de front.