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Des supporters regardant un match de football dans le stade de Wembley en Angleterre.

L’ONU appelle à la prévention du racisme dans le sport après des insultes contre un footballeur

Unsplash/Mitch Rosen
Des supporters regardant un match de football dans le stade de Wembley en Angleterre.

L’ONU appelle à la prévention du racisme dans le sport après des insultes contre un footballeur

Droits de l'homme

Le chef des droits de l'homme des Nations Unies a condamné, mercredi, les insultes à caractère raciste dont a été victime le joueur de football brésilien Vinicius Junior, lors de la défaite de son club Real Madrid à Valence, et a appelé les organisateurs d’événements sportifs à mettre en place des « stratégies de prévention du racisme dans le sport ».

« Les injures racistes dont a été victime - une fois de plus - le joueur de football du Real Madrid Vinícius Júnior en Espagne, dimanche dernier, sont un rappel brutal de la prévalence du racisme dans le sport », a affirmé lors d’une conférence de presse à Genève, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Il a appelé les organisateurs d’événements sportifs à mettre en place des stratégies de prévention et de lutte contre le racisme dans le sport.

Selon M. Türk, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer la discrimination raciale. « Et cela doit commencer par l’écoute des personnes d’ascendance africaine, leur participation significative et l’adoption de mesures concrètes pour répondre à leurs préoccupations », a ajouté M. Türk.

Lutter contre le racisme

Manifestation à New York en juin 2020 contre le racisme et les brutalités policières à la suite de la mort de George Floyd.
Photo ONU/Evan Schneider
Manifestation à New York en juin 2020 contre le racisme et les brutalités policières à la suite de la mort de George Floyd.

M. Türk a ajouté qu’à la lumière de ces incidents, son bureau souhaitait « fournir des conseils aux fédérations sportives » sur la manière de mettre en œuvre les normes en matière de droits de l’homme, « afin de lutter contre la stigmatisation, le racisme ou la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI ».

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a par ailleurs établi un lien entre les attaques contre Vinicius et le meurtre, il y a trois ans, de George Floyd aux États-Unis, notant qu’« il est clair que le problème des brutalités policières contre les personnes d’ascendance africaine ne sera pas résolu tant que nous n’aurons pas traité le problème plus générale du racisme systémique qui imprègne tous les aspects de leur vie ».

En ce qui concerne la brutalité policière, M. Türk a déploré que la condamnation exemplaire des auteurs du crime de George Floyd « reste une exception, tant aux États-Unis que dans le monde entier ».

Une façon d’exprimer sa profonde préoccupation par les rapports réguliers faisant état de décès et de blessures de personnes d’ascendance africaine pendant ou après des interactions avec les forces de l’ordre dans un certain nombre de pays. « Les autorités doivent prendre des mesures fermes et rapides pour que justice soit rendue dans chaque cas », a-t-il insisté.

Des discours de haine à l’encontre des migrants et des réfugiés

Au Texas, aux États-Unis, une femme embrasse sa fille de quatre ans après avoir fait le périlleux voyage à travers le Darien Gap entre la Colombie et le Panama.
© UNHCR/Nicolo Filippo Rosso
Au Texas, aux États-Unis, une femme embrasse sa fille de quatre ans après avoir fait le périlleux voyage à travers le Darien Gap entre la Colombie et le Panama.

Par ailleurs, le chef des droits de l’homme s’est inquiété « des discours de haine et des récits néfastes à l’encontre des migrants et des réfugiés », qui continuent également de proliférer. Ceux-ci s’accompagnent, de manière inquiétante, de lois et de politiques anti-migrants et risquent de saper les fondements de la législation internationale en matière de droits de l’homme et de réfugiés.

A ce sujet, il a indiqué que les développements en cours dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Italie, la Grèce et le Liban, sont particulièrement préoccupants, car certains d’entre eux semblent conçus pour empêcher les personnes de demander l’asile et d’autres formes de protection, pour pénaliser ceux qui cherchent à les aider - ou pour les renvoyer de manière illégale, indigne et insoutenable.

« L’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme est clair sur le droit de chacun à demander et à bénéficier de l’asile contre les persécutions. Nous avons besoin de solidarité pour garantir que toutes les personnes en situation de vulnérabilité soient traitées avec humanité et dans le respect de leurs droits », a-t-il fait valoir.