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Le Secrétaire général António Guterres s'adresse à la presse, à l'issue de son voyage au Japon pour le Sommet du G7 d'Hiroshima 2023.

Les pays du G7 « au cœur de l’action climatique », affirme António Guterres 

Photo ONU/Ichiro Mae
Le Secrétaire général António Guterres s'adresse à la presse, à l'issue de son voyage au Japon pour le Sommet du G7 d'Hiroshima 2023.

Les pays du G7 « au cœur de l’action climatique », affirme António Guterres 

Développement économique

Le monde compte sur le bloc des démocraties industrialisées du G7 pour faire preuve de leadership et de solidarité à l'échelle mondiale, a déclaré le chef de l'ONU dimanche, s'adressant aux journalistes à Hiroshima, au Japon, qu'il a décrit comme un « symbole mondial des conséquences tragiques lorsque les nations ne parviennent pas à travailler ensemble » et abandonnent le multilatéralisme.

Le G7, qui comprend l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ainsi que l'Union européenne, se réunit dans la ville où la première bombe atomique a été larguée en 1945, un lieu que le Secrétaire général António Guterres a décrit comme un « testament de l'esprit humain ».

« À chaque visite, je suis inspiré par le courage et la résilience des Hibakusha », a-t-il déclaré, faisant référence aux survivants de ce terrible acte de guerre. « Les Nations Unies sont à leurs côtés. Nous ne cesserons jamais d'œuvrer en faveur d'un monde exempt d'armes nucléaires ».

Les nantis et les démunis

M. Guterres a déclaré que son message aux dirigeants du G7 était clair et simple : « Alors que la situation économique est partout incertaine, les pays riches ne peuvent ignorer le fait que plus de la moitié du monde - la grande majorité des pays - souffre d'une profonde crise financière ».

Les pays riches ne peuvent pas ignorer le fait que la grande majorité des pays du monde souffrent d'une profonde crise financière

Il a réitéré son point de vue, exprimé pour la première fois lors d'une visite officielle en Jamaïque la semaine dernière, selon lequel les problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement ont trois dimensions : morale, liée au pouvoir et pratique.

S'attardant sur la « partialité systémique et injuste » du système économique et financier mondial, sur le caractère obsolète de l'architecture financière mondiale et sur le fait que, même dans le cadre des règles actuelles, les économies en développement ont été laissées pour compte et vendues à découvert, le chef de l'ONU a déclaré que le G7 avait le devoir d'agir dès maintenant.

Redistribution du pouvoir

Il a affirmé que le système financier créé par le réalignement de Breton Woods après la Seconde Guerre mondiale avait tout simplement « échoué à remplir sa fonction essentielle de filet de sécurité mondial », face aux chocs économiques provoqués par la COVID-19 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le Secrétaire général a dit qu'il était temps de corriger le système de Breton Woods et de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies.

« Il s'agit essentiellement de redistribuer le pouvoir en fonction des réalités du monde actuel », a fait valoir M. Guterres.

Il a ajouté que le G7 ne pouvait plus se contenter d'être un spectateur : « Dans notre monde multipolaire, alors que les divisions géopolitiques s'accentuent, aucun pays ou groupe de pays ne peut rester les bras croisés alors que des milliards de personnes luttent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux en matière de nourriture, d'eau, d'éducation, de soins de santé et d'emploi ».

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres rencontre Fumio Kishida, Premier ministre du Japon, lors du Sommet du G7 à Hiroshima en 2023.
Photo ONU/Ichiro Mae
Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres rencontre Fumio Kishida, Premier ministre du Japon, lors du Sommet du G7 à Hiroshima en 2023.

10 ans trop tard

Soulignant les dangers qu'il y a à négliger le rythme du changement climatique, il a indiqué les domaines spécifiques dans lesquels les plus riches du monde jouent un rôle essentiel dans la réussite de l'action en faveur du climat.

Les projections actuelles montrent que l'humanité se dirige vers une augmentation de la température de 2,8 °C d'ici la fin du siècle, a-t-il dit aux journalistes, et les cinq prochaines années devraient être les plus chaudes jamais enregistrées, selon les derniers chiffres de l'agence météorologique des Nations Unies, l'OMM.

Il a déclaré que le G7, avec son énorme poids économique et financier, était « au cœur de l'action climatique », qui fonctionne, « mais il est au moins 10 ans trop tard ».

« Notre programme d'accélération vise à rattraper le temps perdu. Il demande à tous les pays du G7 d'atteindre l'objectif de zéro émission nette le plus près possible de 2040, et aux économies émergentes de le faire le plus près possible de 2050 », a précisé M. Guterres.

Un pacte de solidarité climatique appelle le G7 à mobiliser des ressources pour aider les économies moins bien loties à accélérer la décarbonisation, afin de ne pas dépasser la limite de 1,5°C de réchauffement par rapport aux niveaux préindustriels.

Le Secrétaire général António Guterres se joint aux dirigeants du monde entier qui se recueillent au Mémorial de la paix d'Hiroshima.
Photo ONU/Ichiro Mae
Le Secrétaire général António Guterres se joint aux dirigeants du monde entier qui se recueillent au Mémorial de la paix d'Hiroshima.

Élimination progressive du charbon

« Cela nécessite des délais plus courts pour éliminer progressivement les combustibles fossiles et augmenter les énergies renouvelables. Cela signifie qu'il faut donner un prix au carbone et mettre fin aux subventions accordées aux combustibles fossiles. J'appelle le G7 à éliminer complètement le charbon d'ici à 2030 », a dit le chef de l'ONU.

Mais il a également lancé un appel en faveur de la justice climatique, au nom des pays qui ont le moins contribué à la crise, mais qui en souffrent le plus.

« Il est grand temps que les pays développés fournissent les 100 milliards de dollars par an promis », a-t-il ajouté.

Le chef de l’ONU a également réaffirmé que le Fonds pour les pertes et dommages convenu à Charm el-Cheikh, lors de la COP27 l'année dernière, « doit être mis en œuvre ».