L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU célèbre la Journée contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie

Le drapeau des transgenres est peint sur une paupière.
Unsplash/Kyle
Le drapeau des transgenres est peint sur une paupière.

L’ONU célèbre la Journée contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie

Droits de l'homme

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a célébré mercredi la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie, en exhortant les États membres de l'ONU à protéger les droits des personnes LGBTQI+.  

La Journée cette année est placée sous le thème « Ensemble toujours : Unis dans la diversité » et le chef de l'ONU a appelé les dirigeants à « parler d'une seule voix » pour éliminer la stigmatisation et la discrimination, qui se traduisent par des attaques parfois mortelles contre les membres des communautés LGBTQI+.

Être soi-même ne devrait jamais être un crime 

« Alors que nous célébrons la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie, nous sommes confrontés à un fait brutal. Aux quatre coins du monde, les personnes LGBTQI+ continuent d'être confrontées à la violence, à la persécution, aux discours de haine, à l'injustice, voire au meurtre », a regretté M. Guterres, faisant part de sa préoccupation face aux niveaux de violence dirigés contre les personnes LGBTQI+ et par le fait que ces communautés sont toujours vulnérables à de multiples formes d’attaques.

Mettre fin à la criminalisation

Il a appelé les États membres à mettre fin à la criminalisation des personnes LGBTQI+ dans le monde et à cesser de les punir pour « le simple fait d'être ce qu'elles sont », ajoutant que chaque agression contre une personne LGBTQI+ était une atteinte aux droits de l'homme.

« Je renouvelle mon appel à tous les États membres pour qu'ils respectent la Déclaration universelle des droits de l'homme et mettent fin à la criminalisation des relations consensuelles entre personnes du même sexe et des personnes transgenres. Être soi-même ne devrait jamais être un crime », a affirmé M. Guterres. 

Une personne transgenre participe aux services de santé fournis par l'ONG Khmer HIV/AIDS Alliance à Phnom Penh, au Cambodge.
ONUSIDA
Une personne transgenre participe aux services de santé fournis par l'ONG Khmer HIV/AIDS Alliance à Phnom Penh, au Cambodge.

Une lutte collective

« Quelles que soient notre orientation sexuelle, notre identité de genre, notre expression de genre ou nos caractéristiques sexuelles, nous naissons tous libres et égaux en dignité et en droits », a pour sa part fait valoir le chef des droits de l’homme de l’ONU, à l’occasion de la Journée, soulignant que c'est ce qu'affirme l'article 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée il y a 75 ans.

Volker Türk a affirmé que « les droits humains de toutes les personnes LGBTQI+, en tant que membres égaux de la famille humaine, doivent être respectés ».

« Comme le symbolise le drapeau arc-en-ciel, j'admire la créativité colorée, la richesse et les contributions fantastiques de ce mouvement à la cause des droits humains pour tous », a dit le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, avant de rendre hommage « au courage qu'il faut souvent pour vivre face aux préjugés, à la discrimination et à la violence » et d’applaudir « le progrès social et la transformation sociétale qu'ils ont menés et dont nous avons tous bénéficié ».  

« Leur lutte pour la liberté, le respect et l'égalité est une lutte collective », a soutenu M. Türk.

Le chef des droits de l’homme a toutefois regretté que cette lutte soit attaquée « dans le but d'attiser l'hostilité, de semer la discorde, de détourner l'attention des vrais problèmes et d'en tirer un profit politique ».

« Les groupes anti-droits et leurs représentants dans le monde entier prennent les personnes LGBTQI+ pour cible de leur haine, exacerbant ainsi la violence, la stigmatisation et la discrimination », a-t-il dénoncé. « Ils sont du mauvais côté de l'histoire », a-t-il estimé, ajoutant que « l’amour, la justice, le respect et l'égalité l'emporteront ».

Le drapeau arc-en-ciel, communément appelé le drapeau de la fierté LGBT.
Photo OIT
Le drapeau arc-en-ciel, communément appelé le drapeau de la fierté LGBT.

Appel aux États

Dans une déclaration commune a l’occasion de la Journée, un groupe d'experts indépendants des droits de l'homme, dont Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, a appelé les États membres à lutter contre le racisme et la stigmatisation des personnes LGBTQI+.

Ils ont demandé aux États d'adopter des mesures pour mettre fin aux diverses formes de violence et de discrimination à l'encontre de la communauté.  

« Nous appelons les États à défendre la dignité inhérente à toutes les personnes, sans aucune distinction, en adoptant des mesures pour éradiquer la discrimination raciale, l'exclusion, l'intolérance, la haine, le sectarisme, la violence et la stigmatisation des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et de genre divers (LGBT) », ont déclaré ces experts en droits humains.

Discrimination raciale 

Ces défenseurs des droits de l’homme ont également rappelé que pour mettre fin à la violence structurelle à l'encontre des personnes LGBTQI+, les États doivent adopter une approche intersectionnelle et examiner comment les différentes identités sociales contribuent à la manière dont les communautés sont affectées par les différentes formes de discrimination.

« La racialisation, l'ethnicité, l'âge, la couleur, le handicap, le statut national, résidentiel et socio-économique exposent les personnes LGBT à différentes formes de discrimination qui affectent leur capacité à jouir de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales sans distinction d'aucune sorte », ont souligné les experts.

« Pour analyser de manière adéquate la façon dont les inégalités structurelles conduisent à la violence, il faut que les personnes LGBT aient accès à des services de qualité », ont-ils ajouté.