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Les agences humanitaires au Myanmar et Bangladesh se préparent à l’arrivée du cyclone Mocha

Un garçon transporte de l'eau dans un camp de réfugiés à Cox's Bazar, au Bangladesh.
© UNICEF/Patrick Brown
Un garçon transporte de l'eau dans un camp de réfugiés à Cox's Bazar, au Bangladesh.

Les agences humanitaires au Myanmar et Bangladesh se préparent à l’arrivée du cyclone Mocha

Aide humanitaire

Alors que le cyclone Mocha devrait toucher terre dimanche à la mi-journée dans la région frontalière entre le Myanmar et le Bangladesh, les agences humanitaires onusiennes dans ces deux pays se préparent, notamment dans les camps de réfugiés rohingyas de Cox’s Bazar.

Pour aider les réfugiés et les communautés locales d’accueil, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) renforce l’infrastructure des camps, se prépare aux urgences médicales et soutient les volontaires dans la préparation au cyclone.

« Les équipes et le matériel de l’OIM sont prêts à aider le gouvernement et les autres organisations humanitaires à déblayer les débris pour que les principales voies d’accès restent accessibles », a déclaré Abdusattor Esoev, chef de mission de l’OIM au Bangladesh.

Près d’un million de réfugiés rohingyas dans les camps de Cox’s Bazar se préparent à affronter le cyclone Mocha, qui devrait frapper la région d’ici dimanche 14 mai. L’année dernière, les camps ont échappé à la dévastation causée par le cyclone Sitrang du golfe du Bengale, qui a tué 35 personnes, en a déplacé plus de 20.000 et a causé plus de 35 millions de dollars de dégâts dans d’autres parties du pays.

Le camp de réfugiés de Kutupalong à Cox's Bazar, au Bangladesh, est l'un des plus vastes du monde. Il accueille des centaines de milliers de Rohingyas qui ont fui les violences au Myanmar.
© UNOCHA/Vincent Tremeau
Le camp de réfugiés de Kutupalong à Cox's Bazar, au Bangladesh, est l'un des plus vastes du monde. Il accueille des centaines de milliers de Rohingyas qui ont fui les violences au Myanmar.

Des volontaires formés pour répondre aux cyclones et au système d’alerte

Selon l’OIM, Cox’s Bazar est l’un des districts du Bangladesh les plus exposés aux catastrophes naturelles. Il est vulnérable aux cyclones, aux inondations, aux glissements de terrain et à d’autres risques naturels qui peuvent causer des pertes humaines et endommager les infrastructures vitales dans les camps.

Le cyclone survient également alors que les camps se remettent encore des récents incendies dévastateurs qui ont provoqué le déplacement d’environ 20.000 réfugiés.

L’OIM et ses partenaires ont formé des volontaires et équipé les centres de santé de kits de secours, d’équipes médicales mobiles et d’ambulances pour gérer les urgences médicales lors de catastrophes naturelles. Plus de 2.000 volontaires ont été formés pour répondre aux cyclones, et 45 abris cycloniques polyvalents ont été mis à disposition pour les évacuations d’urgence.

« Nous avons formé 100 réfugiés volontaires dans chaque camp à la préparation aux cyclones et au système d’alerte par drapeau dans 17 camps gérés par l’OIM », a déclaré Nihan Erdogan, chef de mission adjoint de l’OIM au Bangladesh, basé à Cox’s Bazar. « Des matériaux pour les abris d’urgence et des kits d’hygiène sont disponibles, et des équipements de protection individuelle ont été fournis à tous les volontaires dans les camps gérés par l’OIM ».

Selon la plupart des prévisions, le cyclone devrait traverser la côte entre Kyaukphyu, dans l’État de Rakhine au Myanmar, et Cox’s Bazar, au Bangladesh, dimanche, heure locale.

Le camp de Kyein Ni Pyin camp, dans le township de Pauktaw, Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).
OCHA/Htet Htet Oo
Le camp de Kyein Ni Pyin camp, dans le township de Pauktaw, Etat de Rakhine, au Myanmar (archives).

Au Myanmar, les agences humanitaires ont prépositionné du personnel et de l’aide

Au Myanmar voisin, les communautés locales et les organisations humanitaires du Myanmar se préparent également à l’arrivée du cyclone Mocha

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’efforce de veiller à ce que les intervenants aient un accès rapide et sans entrave à toutes les personnes dans le besoin.

Selon OCHA, la zone d’impact prévue dans l’État de Rakhine est de faible altitude et très exposée aux inondations. De fortes pluies et des vents violents devraient également toucher les communautés de l’intérieur du pays dans le nord-ouest du Myanmar, également sujettes aux glissements de terrain et aux inondations.

Le plan de préparation à la réponse humanitaire d’urgence du Myanmar a été activé à l’échelle nationale en début de semaine. « Les organisations humanitaires, en particulier dans la région de Rakhine, ont prépositionné du personnel et des fournitures dans la mesure du possible », a déclaré le porte-parole d’OCHA, Jens Laerke, relevant que la préparation est également renforcée dans le nord-ouest du pays.

Dans l’ensemble de la région de Rakhine et du nord-ouest, il y a déjà - avant l’arrivée du cyclone - environ six millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire et 1,2 million de personnes déplacées. S’agissant du financement, le plan de réponse humanitaire de 764 millions de dollars pour le Myanmar n’est financé qu’à 10%.