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Des patients sont traités dans un centre de stabilisation nutritionnelle à Bama, dans le nord-est du Nigéria.

Nigéria : l’ONU demande 396 millions de dollars pour éviter la malnutrition aiguë chez les enfants

© UNOCHA/Christina Powell
Des patients sont traités dans un centre de stabilisation nutritionnelle à Bama, dans le nord-est du Nigéria.

Nigéria : l’ONU demande 396 millions de dollars pour éviter la malnutrition aiguë chez les enfants

Aide humanitaire

Alors que la période de soudure commence en juin prochain dans le nord-est du Nigéria, les Nations Unies et leurs partenaires ont présenté, mardi, un plan d’intervention ciblé qui réclame 396 millions de dollars pour éviter la malnutrition aiguë chez les enfants et aider les populations à traverser la période de soudure qui s’annonce, lorsque la nourriture vient à manquer.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) avait déjà mis en garde vendredi dernier contre la faim généralisée et la malnutrition infantile dans le nord-est de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe, qui sont affectés par les conflits, quelques 4,3 millions de personnes devraient faire face à une faim sévère entre juin et août et près de 600.000 personnes seraient confrontées à des niveaux d’urgence de pénurie alimentaire.

Les agences humanitaires onusiennes estiment que des milliers d’enfants de moins de cinq ans dans ces trois États souffrent d’émaciation, la forme de malnutrition la plus mortelle. Selon l’OCHA, la malnutrition infantile devrait augmenter avec quelque 700.000 enfants menacés d’émaciation sévère.

Près de 4.300 cas de malnutrition compliquée au premier trimestre

« Les données que nous recevons sont alarmantes : En 2023, le nombre total d’admissions de cas de malnutrition compliquée dans les États du nord-est s’élevait à près de 4.300 entre janvier et mars », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Jens Laerke, porte-parole d’OCHA. Il s’agit d’une augmentation de 23% par rapport à la même période en 2022.

« Si les fonds ne sont pas augmentés, les organisations humanitaires ne pourront atteindre qu’environ 300.000 de ces personnes à risque », a fait valoir M. Laerke, relevant qu’un financement précoce peut aider à sortir les ménages en situation d’insécurité alimentaire du gouffre.

En attendant, les agences humanitaires onusiennes se sont engagées dans une course contre la montre. Le Programme alimentaire mondial (PAM) intensifie ainsi ses opérations pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence à 2,1 millions de personnes.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) fournit un traitement thérapeutique aux enfants gravement émaciés.  De son côté, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) renforce également ses activités pour distribuer des paquets de semences à 2 millions de personnes afin d’assurer la production de céréales pour la prochaine récolte.