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Une femme portant un hijab marche dans les rues de Téhéran, la capitale iranienne

Iran : au moins 209 personnes exécutées dont la majorité pour des délits liés à la drogue

Unsplash/Amir Hosseini
Une femme portant un hijab marche dans les rues de Téhéran, la capitale iranienne

Iran : au moins 209 personnes exécutées dont la majorité pour des délits liés à la drogue

Droits de l'homme

Au moins 209 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année, a déclaré mardi le chef du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, qualifiant ce bilan d’« abominable » et appelant à l’abolition de la peine de mort dans ce d’Asie de l’Ouest.

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a exprimé sa consternation devant le « nombre effroyablement élevé d’exécutions cette année en Iran », et a appelé les autorités à suivre l’exemple de la plupart des autres États et à abolir la peine de mort ou à mettre fin à toutes les exécutions.

« En moyenne, depuis le début de l’année, plus de dix personnes sont mises à mort chaque semaine en Iran, ce qui fait de ce pays l’un de ceux qui exécutent le plus au monde », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), précisant que la plupart des exécutions avaient lieu pour des délits liés à la drogue.

Un nombre disproportionné de personnes représentent des minorités. De plus, le nombre exact d’exécutions n’est pas connu en raison du « manque de transparence » du gouvernement.

« Il est probable que ce chiffre soit plus élevé », a ajouté Mme Shamdasani.

Un bilan « abominable »

Pour les services du Haut-Commissaire Volker Türk, c’est un bilan « abominable », surtout si l’on considère le consensus croissant en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort.

« À ce rythme, il est inquiétant de constater que l’Iran est sur la même voie que l’année dernière, où environ 580 personnes auraient été exécutées », a déclaré dans un communiqué M. Türk, rappelant que seul un petit nombre d’États impose et applique encore la peine de mort.

Samedi, l’Iran a exécuté Habib Chaab, un Suédois-Iranien de la minorité arabe Ahwazi, pour « corruption sur terre », un crime capital selon l’interprétation stricte de la loi islamique en Iran.

Imposer la peine de mort pour des délits liés à la drogue est incompatible avec les normes internationales en matière de droits de l’homme

Selon certaines sources, Yousef Mehrdad et Sadrollah Fazeli Zare ont été exécutés pour des délits tels que le blasphème.

Aussi, au moins 45 personnes, dont 22 appartenant à la minorité baloutche, ont été exécutées au cours des seuls 14 derniers jours, la plupart pour des motifs liés à la drogue.

« Imposer la peine de mort pour des délits liés à la drogue est incompatible avec les normes internationales en matière de droits de l’homme », a affirmé M. Türk.

Plus largement, le Haut-Commissaire a exhorté les autorités iraniennes à établir un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort. 

A ce sujet, il rappelle que le Comité des droits de l’homme, l’organe responsable de l’interprétation officielle du Pacte, interdit clairement l’imposition de la peine de mort pour tout autre crime que les « crimes les plus graves », c’est-à-dire les crimes d’une extrême gravité impliquant un homicide volontaire.

« Les infractions liées à la drogue ne répondent pas à ce critère », a souligné le chef des droits de l’homme de l’ONU.