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Soudan : l’ONU évacue des centaines d’employés mais s’engage à rester

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition (UNITAMS) Volker Perthes.
UNITAMS
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition (UNITAMS) Volker Perthes.

Soudan : l’ONU évacue des centaines d’employés mais s’engage à rester

Paix et sécurité

Alors que les combats entre l’armée régulière et des paramilitaires se poursuivent à Khartoum, au Soudan, depuis le 15 avril, des centaines d’employés de l’ONU ont été évacués lundi, a annoncé la Mission intégrée d'assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS), qui a affirmé son engagement à rester dans le pays

« Aujourd'hui, l'ONU a temporairement transféré son personnel recruté au niveau international de Khartoum à Port-Soudan pour une évacuation vers les pays voisins où il travaillera à distance, afin de réduire les risques pour la sécurité de son personnel tout en continuant à fournir une assistance au peuple soudanais », a annoncé l’UNITAMS dans un communiqué de presse. 

Environ 700 membres du personnel des Nations Unies, d’ONG internationales et d’ambassades ainsi que les personnes à leur charge ont atteint Port-Soudan par la route, a précisé la mission. 

43 membres du personnel des Nations Unies recrutés sur le plan international et 29 employés d’ONG internationales ont déjà été évacués d'El Genein (Darfour occidental) et de Zalingei (Darfour central) vers le Tchad tandis que d'autres opérations sont en cours ou prévues. 

Le chef de l'UNITAMS reste

« Un petit nombre de membres du personnel recrutés sur le plan international, dont le Représentant spécial du Secrétaire général Volker Perthes, resteront au Soudan et continueront d'œuvrer à la résolution de la crise actuelle et au retour aux tâches mandatées par l'ONU », a précisé l’UNITAMS. « L'ONU prend également les mesures nécessaires pour protéger les membres du personnel soudanais et leurs familles et explore toutes les voies possibles pour les soutenir ». 

L'ONU au Soudan compte 877 employés internationaux et 3.272 employés nationaux, pour un total de 4.149. 

« Notre présence sur le terrain a été ajustée à la lumière de la situation sécuritaire, mais permettez-moi de vous assurer qu'il n'y a aucun plan ou pensée pour que l'ONU quitte le Soudan », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général. « Nous nous engageons à rester au Soudan et à soutenir le peuple soudanais de toutes les manières possibles. Nous ferons tout notre possible pour sauver des vies tout en protégeant la sécurité de notre personnel ». 

Volker Perthes a précisé qu’il continuerait d'utiliser ses bons offices, en étroite coordination avec ses partenaires, pour désamorcer les tensions et mettre fin aux hostilités au Soudan. 

Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres informe les médias de la situation au Soudan.
UN Photo/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres informe les médias de la situation au Soudan.

Le chef de l'ONU réitère son appel à cesser les combats

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité lundi « de la réinstallation temporaire en toute sécurité de centaines de membres du personnel de l'ONU et des personnes à leur charge de Khartoum et d'autres endroits au Soudan ». 

Il a salué « la coopération de toutes les parties au Soudan pour permettre à l'opération de se dérouler sans incident ». 

« Le Secrétaire général réitère son appel aux parties pour qu'elles cessent immédiatement les hostilités et permettent à tous les civils d'évacuer les zones touchées par les combats », a dit son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse. 

Soyons clairs : l'ONU ne quitte pas le Soudan - António Guterres

Le chef de l’ONU affirme « l'engagement continu des Nations Unies à se tenir aux côtés du peuple soudanais et à travailler pour lui, en plein appui à ses souhaits d'un avenir pacifique et sûr et d'un retour à la transition démocratique ». « L'ONU accomplira son travail avec son personnel, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Soudan », a précisé M. Haq. 

« Le Secrétaire général continuera d'user de ses bons offices, en étroite coordination avec nos partenaires, pour désamorcer les tensions et établir un cessez-le-feu durable », a-t-il ajouté.

Des centaines de personnes tuées

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au multilatéralisme lundi, le Secrétaire général a entamé son discours par des remarques concernant la situation au Soudan, « qui continue de s’aggraver ». 

« Depuis le début des combats le 15 avril, des centaines de personnes ont été tuées et des milliers blessées. La violence doit cesser », a-t-il déclaré, mettant en garde contre les risques de propagation du conflit au reste de la région.  

Le chef de l’ONU a condamné « le bombardement aveugle de zones civiles, y compris les établissements de santé » et appelé les belligérants « à cesser les opérations de combat dans les zones densément peuplées et à autoriser sans entrave les opérations d'aide humanitaire ». « Les civils doivent pouvoir accéder à la nourriture, à l'eau et à d'autres fournitures essentielles, et évacuer les zones de combat », a insisté M. Guterres. 

Il a rappelé qu’il était en contact permanent avec les parties au conflit et qu’il les a appelées à désamorcer les tensions et à revenir à la table des négociations. « Nous poursuivrons nos efforts avec nos partenaires pour obtenir un arrêt définitif des combats dès que possible », a-t-il dit. 

S’agissant de l’évacuation d’employés de l’ONU, il a précisé qu’en collaboration avec les organisations humanitaires sur le terrain, l’ONU reconfigure sa présence au Soudan « pour nous permettre de continuer à soutenir le peuple soudanais ».

« Soyons clairs : l'ONU ne quitte pas le Soudan », a martelé le chef de l’ONU, qui a appelé tous les membres du Conseil « à exercer un maximum de pression auprès des parties pour mettre fin à la violence, rétablir l'ordre et reprendre le chemin de la transition démocratique ».