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La sécheresse en Somalie entraîne des déplacements de population.

Sécheresses, inondations et vagues de chaleur : le changement climatique continue de progresser

© OIM/Claudia Rosel
La sécheresse en Somalie entraîne des déplacements de population.

Sécheresses, inondations et vagues de chaleur : le changement climatique continue de progresser

Climat et environnement

Des sommets des montagnes aux profondeurs des océans, le changement climatique a poursuivi sa progression en 2022, constate le rapport publié annuellement par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Sécheresses, inondations et vagues de chaleur ont touché des communautés sur tous les continents et coûté plusieurs milliards de dollars. Par ailleurs, la banquise de l'Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et la fonte de certains glaciers européens a été littéralement spectaculaire.

L'état du climat mondial 2022 montre les changements à l'échelle planétaire sur terre, dans les océans et dans l'atmosphère, causés par des niveaux records de gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur.

Le rapport indique que les années 2015-2022 ont été les huit plus chaudes jamais enregistrées, malgré l'effet refroidissant d'un épisode La Niña au cours des trois dernières années. De plus, la fonte des glaciers et l'élévation du niveau de la mer - qui a de nouveau atteint des niveaux record en 2022 - se poursuivront pendant des milliers d'années.

Icebergs dans la mer de Bellingshausen en Antarctique.
OMM/Gonzalo Bertolotto
Icebergs dans la mer de Bellingshausen en Antarctique.

Impacts du changement climatique

« Alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et que le climat ne cesse de changer, les populations du monde entier continuent d'être gravement touchées par les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes », a indiqué le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.

Ainsi en 2022, une sécheresse persistante en Afrique de l'Est, des précipitations record au Pakistan et des vagues de chaleur record en Chine et en Europe ont touché des dizaines de millions de personnes. Elles ont entraîné une insécurité alimentaire, stimulé les migrations de masse et coûté des milliards de dollars en pertes et dommages, a-t-il ajouté.

Le rapport note également une augmentation de la sous-alimentation qui a été exacerbée par les effets combinés des risques hydrométéorologiques et de la Covid-19, ainsi que par les conflits et les violences prolongés.

De plus, tout au long de l'année, des événements climatiques et météorologiques dangereux ont entraîné de nouveaux déplacements de population et aggravé les conditions de vie d'un grand nombre des 95 millions de personnes qui étaient déjà déplacées au début de l'année.

Le rapport met aussi l'accent sur les écosystèmes et l'environnement. Il montre comment le changement climatique affecte les événements naturels récurrents, tels que la floraison des arbres ou la migration des oiseaux.

Moins de la moitié des pays les moins avancés et seulement un tiers des petits États insulaires en développement disposent d'un système d'alerte précoce multirisque.
UNDRR/Chris Huby
Moins de la moitié des pays les moins avancés et seulement un tiers des petits États insulaires en développement disposent d'un système d'alerte précoce multirisque.

Améliorer les capacités d’alerte précoce

« Toutefois, la collaboration entre les agences des Nations Unies s'est avérée très efficace pour faire face aux conséquences humanitaires des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, notamment en réduisant la mortalité et les pertes économiques qui y sont associées », s'est félicité Petteri Taalas.

Ainsi l'initiative des Nations Unies « Des alertes précoces pour tous » vise à combler le déficit de capacité existant afin de garantir que chaque personne sur Terre soit desservie par des services d'alerte précoce. À l'heure actuelle, une centaine de pays ne disposent pas de services météorologiques adéquats.

« Pour mener à bien cette tâche ambitieuse, il faut améliorer les réseaux d'observation et investir dans les capacités d'alerte précoce et dans les services hydrologiques et climatologiques », a insisté M. Taalas. 

Journée de la Terre

Le rapport de l'OMM, publié en amont de la Journée de la Terre 2023, fait écho au message du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui insiste sur le fait que « nous disposons des outils, des connaissances et des solutions nécessaires » mais que « nous devons accélérer la cadence ».

« Il nous faut intensifier l’action climatique, en réduisant plus drastiquement et plus rapidement les émissions afin de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C. Il faut également investir massivement dans l’adaptation et la résilience, en particulier en faveur des communautés et des pays les plus vulnérables – qui sont ceux qui ont le moins contribué à cette crise », estime le chef de l'ONU.

Le rapport de l'OMM fait suite à la publication du rapport sur l'état du climat en Europe par le service Copernicus sur le changement climatique de l'Union européenne. Il complète le sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui contient des données jusqu'en 2020.