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Guatemala : le chef des droits de l’homme de l’ONU dénonce l’érosion de l’Etat de droit

Une femme porte un panier de fleurs à Antigua, au Guatemala.
Unsplash/Scott Umstattd
Une femme porte un panier de fleurs à Antigua, au Guatemala.

Guatemala : le chef des droits de l’homme de l’ONU dénonce l’érosion de l’Etat de droit

Droits de l'homme

Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété, jeudi, de « l’érosion continue de l’Etat de droit au Guatemala, où les fonctionnaires de justice, y compris ceux qui ont travaillé ou coopéré avec la Commission internationale contre l’impunité (CICIG) soutenue par les Nations Unies, continuent de faire l’objet d’intimidations, de harcèlements et de poursuites. 

Il appelle les autorités guatémaltèques à faire en sorte que les juges et les avocats puissent travailler librement et sans crainte de représailles.

« L’indépendance du pouvoir judiciaire est essentielle pour une société démocratique », a rappelé dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le 28 mars, dans la dernière d’une série d’affaires de ce type, le Bureau du procureur spécial contre l’impunité (Fiscalía Especial contra la Impunidad, FECI) a annoncé qu’il engageait une action en justice contre l’ancien commissaire de la CICIG, Francisco Dall’Anese, dans le cadre de son travail au sein de la Commission.

Dossiers de candidats pour la présidentielle rejetés

« Il est particulièrement inquiétant que les procédures administratives et pénales soient utilisées en représailles apparentes contre ceux qui ont enquêté et poursuivi des affaires de corruption ou de graves violations des droits de l’homme commises pendant le conflit armé » a déclaré M. Türk.

Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est également dit préoccupé par le fait que des candidats à la Présidence et à la Vice-présidence issus de l’ensemble du spectre politique, notamment Thelma Cabrera, Jordan Rodas et Roberto Arzú, ont vu leur candidature aux élections du 25 juin rejetée par le tribunal électoral pour « des motifs apparemment arbitraires ». A noter que ces affaires font l’objet d’un recours devant la Cour suprême.

Pour le Haut-Commissaire, le droit de participer aux affaires publiques, y compris le droit de vote et d’éligibilité, est un droit de l’homme internationalement reconnu.

« La Cour constitutionnelle, la Cour suprême de justice et la Cour électorale doivent statuer sur les affaires dont elles sont saisies de manière impartiale, sur la base des faits et conformément à la loi, sans aucune restriction ni influence indue », a conclu M. Türk.