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Des villageois du sud du Mozambique s'abritent des pluies causées par le cyclone Freddy.

Le cyclone Freddy aggrave les risques sanitaires dans les pays les plus touchés

© UNOCHA/Viviane Rakotoarivony
Des villageois du sud du Mozambique s'abritent des pluies causées par le cyclone Freddy.

Le cyclone Freddy aggrave les risques sanitaires dans les pays les plus touchés

Santé

Les ravages causés par le cyclone tropical Freddy exposent la population à des risques sanitaires majeurs dans les pays d’Afrique australe les plus touchés, où les efforts d’intervention d’urgence sont intensifiés afin de venir en aide aux communautés, a alerté jeudi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

Selon la branche africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 300 structures sanitaires ont été détruites ou inondées à Madagascar, au Malawi et au Mozambique après les ravages causés par le cyclone Freddy, privant ainsi les communautés d’un accès approprié aux services de santé.

Les ravages causés par le cyclone accentuent les risques pour la santé publique, notamment une augmentation de la propagation du choléra, du paludisme, des maladies à prévention vaccinale, de la Covid-19 et de la malnutrition.

« Alors que nous nous efforçons de comprendre toute l’étendue de la catastrophe, notre priorité est de veiller à ce que les communautés et les familles touchées reçoivent une assistance sanitaire pour répondre à leurs besoins immédiats et limiter les risques de propagation des maladies d’origine hydrique et d’autres infections », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Un homme reçoit le vaccin contre le choléra pendant une campagne de vaccination de l'UNICEF au Malawi.
UNICEF/ Malawi
Un homme reçoit le vaccin contre le choléra pendant une campagne de vaccination de l'UNICEF au Malawi.

Un cyclone en pleine épidémie de choléra au Malawi et au Mozambique

Au Malawi et au Mozambique, le cyclone s’est propagé dans un contexte déjà marqué par des épidémies de choléra. Au Mozambique, le nombre de nouveaux cas de choléra a plus que doublé au cours de la semaine écoulée, passant de 1.023 à 2.374 nouveaux cas au 20 mars.

Cependant, le Malawi, qui est confronté à la pire épidémie de choléra de son histoire, a continué à enregistrer une baisse du nombre de nouveaux cas, passant à 1.424 nouveaux cas au 20 mars, contre 1.956 la semaine précédente. Les inondations massives et les dégâts causés aux infrastructures au Malawi à la suite du cyclone risquent de freiner les récents progrès réalisés dans la lutte contre le choléra.

Les destructions massives, les inondations et les pluies torrentielles ont touché plus de 1,4 million de personnes dans les trois pays et poussé les structures sanitaires à fonctionner au maximum de leur capacité. Des maisons, des écoles, des routes et d’autres infrastructures ont été détruites ou endommagées, et des parcelles de terres agricoles ont été inondées.

L’OMS a fourni près de 8 millions de dollars

Pour répondre aux besoins des pays touchés, environ 184 tonnes de fournitures de laboratoire, de traitements et d’autres fournitures médicales essentielles ont été expédiées pour renforcer la riposte d’urgence contre le cyclone et le choléra. Au Malawi, l’OMS a décentralisé les centres d’opérations de riposte au choléra vers les districts à risque afin de consolider les efforts de lutte contre la maladie.

L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a également dispensé une formation à plus de 1500 travailleurs de la santé au Malawi, au Mozambique et à Madagascar sur la surveillance de la maladie, les soins cliniques et la mobilisation communautaire afin de susciter l’adhésion du grand public aux efforts de riposte.

Au total,  l’OMS a fourni près de 8 millions de dollars et déployé plus de 60 experts dans les pays touchés afin de soutenir les ripostes d’urgence. Mais elle estime qu’une aide humanitaire renforcée et concertée s’avère essentielle pour aider les populations touchées à faire face à la crise et à se remettre de la catastrophe.