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Une famille séparée alors qu'elle fuyait les violences dans l'est de la RDC est réunie à Goma. (archives)

RDC : plus de 100.000 personnes déplacées par les attaques des groupes armés au Nord-Kivu

© UNICEF/Jospin Benekire
Une famille séparée alors qu'elle fuyait les violences dans l'est de la RDC est réunie à Goma. (archives)

RDC : plus de 100.000 personnes déplacées par les attaques des groupes armés au Nord-Kivu

Paix et sécurité

Plus de 100.000 personnes ont été déplacées et des dizaines tuées à la suite d'une série d'attaques de groupes armés dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté mercredi l'ONU.

Citant des sources humanitaires, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que plus de 50.000 personnes avaient été déplacées de la ville de Rutshuru et trouvé la sécurité à Kibirizi.

Aussi, quelques 55.000 autres personnes, du territoire de Masisisi, ont fui vers les villages voisins, ainsi que vers la capitale régionale, Goma, et vers Minova dans la province voisine du Sud-Kivu.

Les enfants aussi fuient les violences

Les Casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation, la MONUSCO, ont hébergé 95 enfants dans leur base de la ville orientale de Sake, dont 50 enfants provenaient d'un orphelinat.

« Cela s'est produit à la suite des affrontements du week-end dans cette zone entre les forces de défense congolaises et le groupe armé M23 », a déclaré M. Dujarric.

Quatre civils sont morts au cours des combats et au moins cinq autres ont été blessés.

Les soldats de la paix ont fourni une assistance médicale aux blessés dans leur base.  Ils les ont ensuite évacués vers Goma. Les enfants ont également été transférés vers un centre pour enfants de la ville.

Soutien aux personnes déplacées

Depuis début mars, le groupe rebelle ADF aurait tué au moins 97 civils dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, selon la MONUSCO.

M. Dujarric a déclaré qu'en raison des opérations conjointes en cours entre les forces de défense ougandaises et congolaises, les Casques bleus n'ont pas accès à la zone au sud de Beni, où les membres présumés des ADF ont perpétré les attaques.

« Avec nos partenaires humanitaires, nous fournissons un soutien en matière de santé, d'éducation, de nourriture, d'eau et d'assainissement, entre autres services indispensables à des milliers de personnes à Beni et dans les environs. Nous travaillons également à intensifier notre réponse », a-t-il déclaré.

L’éducation de plus de 600.000 enfants au Nord-Kivu a été affectée par la violence continue au cours de l'année écoulée.

Plus de 800.000 personnes ont été déracinées, alors que le pays compte déjà plus de six millions de personnes déplacées, à l'intérieur de ses frontières.

Le Conseil de sécurité sur le terrain

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Le week-end dernier, les ambassadeurs du Conseil de sécurité se sont rendus en RDC, pour une visite de travail de 4 jours. 

Ils ont tenu des réunions à Kinshasa, la capitale congolaise, avant de se rendre à Goma, dans l'est du pays, où ils ont également tenu une série de rencontres avec les autorités provinciales, des représentants de groupes de femmes de la Société civile du Nord Kivu, des déplacés internes ainsi que des acteurs régionaux présents en RDC.

L’objectif principal de cette visite est d’évaluer la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO et la situation sécuritaire en RDC, y compris la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu, les activités des nombreux groupes armés qui y opèrent, ainsi que d'être informé des violations des droits de l'homme et de l'exploitation illégale des ressources naturelles, qui ont exacerbé l'insécurité et les conflits.

Pendant leur séjour à Goma, les membres du Conseil auraient rendu hommage aux Casques bleus de la MONUSCO qui ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions, lors d'un événement où la Représentante spéciale des Nations Unies, Bintou Keita, qui dirige également la MONUSCO, a prononcé un discours.