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Une fillette déplacée de sept ans vit dans un camp de fortune avec sa famille dans le sud de la Syrie. (archives)

12 ans de conflit en Syrie : l’aide d’urgence « doit être dépolitisée », affirme Geir Pedersen

© UNICEF/Hasan Belal
Une fillette déplacée de sept ans vit dans un camp de fortune avec sa famille dans le sud de la Syrie. (archives)

12 ans de conflit en Syrie : l’aide d’urgence « doit être dépolitisée », affirme Geir Pedersen

Paix et sécurité

Alors que le conflit syrien entre dans sa treizième année, l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a réitéré, mercredi, son appel à ne pas politiser l’aide humanitaire aux Syriens après le séisme ayant frappé ce pays du Moyen-Orient.

« À la suite des tremblements de terre, nous avons un impératif humanitaire collectif de dépolitiser les efforts de secours », a déclaré dans un communiqué, le médiateur de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen à l’occasion de l’anniversaire du conflit syrien. Cela signifie que les agences d’aide ont besoin « d’accès, via toutes les modalités, de ressources généreuses et d’un calme durable ». 

Cet appel de l’ONU intervient alors que la situation dans ce pays est « intenable » et continue de la même manière défier l’humanité et la logique.

« Les difficultés rencontrées pour répondre aux tremblements de terre catastrophiques nous ont rappelé brutalement que le statu quo est insoutenable et indéfendable », a affirmé l’Envoyé spécial de l’ONU, rappelant ces innombrables vies perdues, des abus et des souffrances de millions de personnes, notamment les personnes déplacées de force et les dizaines de milliers de personnes qui sont toujours détenues arbitrairement, disparues ou portées disparues.

Le tournant du séisme pour faire avancer les pourparlers sur le volet constitutionnel

A ce sujet, M. Pedersen estime que le séisme peut être un tournant.

« Ces dernières semaines, nous avons été témoins de mesures humanitaires prises par toutes les parties, qui ont permis de dépasser les positions antérieures, même si ce n’est que temporairement », a dit l'envoyé onusien, relevant qu’il ne faut pas limiter les efforts collectifs à la seule réponse humanitaire.

Une façon de rappeler que sans une solution politique globale pour résoudre ces problèmes, une solution qui rétablisse la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et permette au peuple syrien de vivre dans la dignité, la douleur des Syriens perdurera. Comme avec les récentes avancées humanitaires, il souhaiterait voir « la même logique appliquée sur le front politique », notamment les négociations sur la paix.

Pour l’ONU, il s’agit d’avancer avec des mesures de confiance étape par étape, en reprenant et en faisant progresser de manière substantielle le volet constitutionnel. Outre le sort des détenus et des personnes enlevées ou disparues, il s’agit aussi de maintenir le calme sur le terrain en vue d’un cessez-le-feu national, et en faisant progresser un processus plus large de mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.