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Des Casques bleus patrouillent dans une ville du nord-est de la République centrafricaine.

RCA : un expert qualifie un groupe rebelle d’« ennemi de la paix »

MINUSCA/Hervé Serefio
Des Casques bleus patrouillent dans une ville du nord-est de la République centrafricaine.

RCA : un expert qualifie un groupe rebelle d’« ennemi de la paix »

Paix et sécurité

Un expert indépendant de l’ONU a qualifié, mercredi, un groupe rebelle de la République centrafricaine (RCA) d’« ennemi de la paix » après qu’une attaque brutale contre une base des Forces armées centrafricaines (FACA) à Sikikédé (nord-est) a fait plusieurs morts parmi les soldats au début du mois de février.

Le 14 février dernier, des groupes armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont attaqué la base des FACA, entraînant la mort de membres de ces dernières. Une vingtaine de soldats centrafricains ont été faits prisonniers. L’attaque a eu lieu dans la région de Vakaga, dans le nord-est de la RCA.

« En poursuivant ses attaques contre les positions des FACA et les civils, malgré les instruments de résolution politique du conflit et les engagements pris, la CPC se range parmi les ennemis de la paix », a déclaré dans un communiqué Yao Agbetse, l’Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en RCA, qui a condamné l’attaque et exigé la libération des soldats faits prisonniers par le groupe rebelle.

Le bataillon féminin de Zambie à Birao, en RCA, organise régulièrement des activités civilo-militaires (CIMIC) dans le but de renforcer la cohésion sociale.
MINUSCA/Hervé Serefio
Le bataillon féminin de Zambie à Birao, en RCA, organise régulièrement des activités civilo-militaires (CIMIC) dans le but de renforcer la cohésion sociale.

Pour le respect de l’Accord politique pour la paix

M. Agbetse a rappelé au CPC et aux entités qui le soutiennent qu’ils devront tôt ou tard répondre de leurs actes devant les tribunaux nationaux et internationaux.

« Aucun crime ne restera impuni. Je demande à la Cour pénale internationale et au Tribunal pénal spécial (TPS) d’observer attentivement l’évolution de la situation et d’ouvrir les enquêtes nécessaires conformément au Statut de Rome et à la loi créant le TPS », a fait valoir l’expert onusien.

M. Agbetse note que le CPC a l’obligation de traiter les prisonniers de manière digne et humaine. A ce sujet, il a rappelé au CPC de « s’abstenir de tout acte de représailles contre les prisonniers ».

« Les prisonniers doivent être libérés sans délai, et les acteurs humanitaires internationaux et les organisations de défense des droits de l’homme doivent pouvoir accéder sans condition aux soldats capturés », a-t-il fait remarquer.

Plus largement, l’expert indépendant onusien appelle les groupes armés du CPC à déposer leurs armes sans délai, et à rejoindre le cadre de résolution du conflit comme prévu. Il s’agit notamment de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR RCA) et de la feuille de route de Luanda.

NOTE : 

Les Experts indépendants font partie de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.