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Des familles vivent dans des abris temporaires faits de couvertures et de gravats après le tremblement de terre à Hatay, en Türkiye.

Séisme en Türkiye et Syrie : l’ampleur de la dévastation est catastrophique (UNICEF)

© UNICEF/Cihan Çoker/ASAM
Des familles vivent dans des abris temporaires faits de couvertures et de gravats après le tremblement de terre à Hatay, en Türkiye.

Séisme en Türkiye et Syrie : l’ampleur de la dévastation est catastrophique (UNICEF)

Aide humanitaire

Plus de deux semaines après le séisme en Türkiye et en Syrie, l’ampleur de la dévastation n’est rien moins que catastrophique, a indiqué vendredi une responsable des Nations Unies, qui vient de rentrer d’une mission en Türkiye.

« Les enfants ont été témoins de la mort et de la destruction dans le sud-est de la Türkiye et en Syrie. Des mondes ont été brisés. Ils ont besoin de notre soutien continu », a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève, Afshan Khan, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale.

Dix-sept jours après que les tremblements de terre ont réduit les bâtiments en ruines, des milliers de familles, à Kahramanmaras, l’une des 11 provinces les plus touchées, sont toujours entassées dans des abris et des logements temporaires. Des familles se réfugient encore dans des voitures, des gares routières, sous des ponts et dans des tentes de fortune.

Les enfants et les familles qui ont survécu aux tremblements de terre sont désormais sans abri, manquent de nourriture et d’eau, et les températures descendent régulièrement en dessous de zéro la nuit. Plus d’un million de personnes sont hébergées dans des abris temporaires - gymnases, stades, hôtels et dortoirs - avec un accès limité aux services essentiels.

Les agences des Nations Unies transportent des articles de secours depuis la Türkiye vers le nord-ouest de la Syrie.
© UNOCHA/Madevi Sun Suon
Les agences des Nations Unies transportent des articles de secours depuis la Türkiye vers le nord-ouest de la Syrie.

20.000 réfugiés syriens rentrés dans leur pays

« Les enfants de Türkiye risquent de développer l’anxiété, la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. Ils doivent pouvoir reprendre leur scolarité et ont besoin d’urgence d’un soutien psychosocial pour les aider à surmonter le traumatisme qu’ils ont subi », a décrit la responsable de l’UNICEF.

Parmi les personnes touchées par les tremblements de terre figurent certains des 800.000 enfants réfugiés syriens. A ce sujet, l’UNICEF note que l’éducation de près de 4 millions d’enfants, dont plus de 350.000 réfugiés et migrants, est en danger, en raison du nombre écrasant d’écoles endommagées ou détruites.

Dans ce contexte, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) indique que plus de 20.000 réfugiés syriens sont rentrés dans leur pays, après le tremblement de terre. Ce chiffre représente essentiellement des sorties temporaires vers la Syrie, principalement pour prendre des nouvelles de la famille et assister à des enterrements et des funérailles, a précisé le HCR.

Le déblaiement des décombres, par exemple à Kahramanmaraş en Türkiye, est une partie essentielle des efforts de reconstruction après le tremblement de terre.
OCHA/Madevi Sun Suon
Le déblaiement des décombres, par exemple à Kahramanmaraş en Türkiye, est une partie essentielle des efforts de reconstruction après le tremblement de terre.

Des millions de tonnes de gravats

Par ailleurs, les premières estimations du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montrent que la catastrophe a généré entre 116 et 210 millions de tonnes de gravats. A titre de comparaison, le tremblement de terre de Marmara en 1999 avait généré environ 13 millions de tonnes de gravats.

« Tout en soutenant la réponse d’urgence, nous envisageons l’effort massif qui sera nécessaire pour rétablir une vie normale dans la région. Le déblaiement des décombres est une première étape vitale, mais nous devons faire preuve de révérence pour les vies humaines et les rêves qui sont enterrés », a déclaré dans un communiqué Louisa Vinton, Représentante résidente du PNUD en Türkiye.

Pour l’agence onusienne, l’ampleur du défi est presque « incompréhensible ».

« Pour aider à visualiser le volume total de ce qui doit être enlevé, il s’agit d’imaginer une zone de 10 km sur 10 km couverte de débris empilés sur un mètre de haut. Envisagée de cette manière, la zone de débris estimée - 100 km² - est plus grande que Manhattan, qui couvre 59 km² », a fait remarquer Mme Vinton.