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Le HCR veut mobiliser 1,3 milliard de dollars pour les réfugiés du Soudan du Sud

Des familles déplacées par des inondations à Pibor, au Soudan du Sud.
© UNICEF/Helene Sandbu Ryeng
Des familles déplacées par des inondations à Pibor, au Soudan du Sud.

Le HCR veut mobiliser 1,3 milliard de dollars pour les réfugiés du Soudan du Sud

Aide humanitaire

Les Nations Unies ont lancé, mardi, un appel de fonds de 1,3 milliard de dollars pour venir en aide cette année à 2,2 millions de réfugiés sud-soudanais dans les pays voisins.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ces fonds serviront à soutenir les réfugiés sud-soudanais et leurs communautés d’accueil locales en République démocratique du Congo (RDC), en Éthiopie, au Kenya, au Soudan et en Ouganda.

« Les femmes et les enfants représentant 80% de l’ensemble des réfugiés sud-soudanais dans la région, le financement des programmes de prévention et de lutte contre la violence sexiste doit être prioritaire », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Shabia Mantoo, porte-parole du HCR à Genève.

En lançant aujourd’hui le plan d’intervention pour les réfugiés du Soudan du Sud, le HCR demande instamment à la communauté internationale d’intensifier son soutien aux millions de réfugiés qui ne peuvent pas rentrer chez eux, alors que leur pays reste confronté à un environnement de paix et de sécurité fragile. D’autant que sur place, ces derniers mois ont été marqués par « des cycles de violence sporadique, et des impacts d’une crise climatique en cours ».

« Quatre années d’inondations incessantes ont recouvert les deux tiers du pays, endommageant les maisons, les terres agricoles et le bétail de dizaines de milliers de personnes », a ajouté la porte-parole du HCR. Pour l’agence onusienne, ce soutien sera crucial pour répondre aux besoins les plus immédiats des réfugiés dans les pays d’accueil, notamment en matière d’hébergement, d’éducation, de santé et d’aide alimentaire.

Des vagues de combats ont déplacé des familles dans l'État du Nil supérieur au Soudan du Sud. (archives)
© UNICEF/Phil Hatcher-Moore
Des vagues de combats ont déplacé des familles dans l'État du Nil supérieur au Soudan du Sud. (archives)

L’un des appels de fonds les plus sous-financés l’an dernier

L’appel vise également à fournir une assistance en espèces et d’autres initiatives de renforcement de la résilience, telles que l’accès au financement et à la formation, afin d’aider les réfugiés et les communautés locales à générer des revenus, à compléter leurs besoins et à vivre dans la dignité.

L’appel de fonds intervient dans un contexte de détérioration des perspectives économiques dans toute la région, l’impact à long terme de la pandémie de Covid-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine ayant entraîné une hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires et une augmentation du chômage. Les pays hôtes qui ont généreusement accueilli les réfugiés sud-soudanais supportent la pression de la crise dans un contexte de « sous-financement stupéfiant, de sécheresse prolongée et de graves pénuries alimentaires, y compris des coupures de rations alimentaires pour les réfugiés ».

Avec seulement un tiers des besoins de financement satisfaits pour l’appel aux réfugiés sud-soudanais l’année dernière, les cinq principaux pays d’asile de la région - la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Soudan et l’Ouganda - figurent parmi les opérations les plus sous-financées du HCR. Ce faible niveau du financement a conduit à une réduction des rations alimentaires pour les réfugiés dans plusieurs pays d’accueil.

« Nous demandons que la compassion et l’engagement soient étendus aux réfugiés sud-soudanais et aux autres personnes contraintes de fuir dans le monde. Un financement en temps opportun est crucial pour garantir un soutien et une protection adéquats aux plus vulnérables », a conclu Shabia Mantoo.