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Un garçon de cinq ans souffrant de la variole du singe se repose dans un centre de santé d'un camp de déplacés du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. ( archive)

Les épidémies soulignent le besoin crucial de renforcer les systèmes de santé, selon l'OMS

© UNICEF/Piero Pomponi
Un garçon de cinq ans souffrant de la variole du singe se repose dans un centre de santé d'un camp de déplacés du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. ( archive)

Les épidémies soulignent le besoin crucial de renforcer les systèmes de santé, selon l'OMS

Santé

Les épidémies actuelles mettent en évidence la nécessité urgente pour chaque pays de renforcer ses systèmes de soins, a déclaré mercredi à la presse le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cet appel s'inscrit dans le contexte des flambées du virus de Marburg et de mpox, des plus de 10.000 décès dus à la COVID-19 encore signalés chaque semaine et de la réponse d'urgence en cours aux tremblements de terre meurtriers en Syrie et en Türkiye, a déclaré le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Ensemble, ces conditions actuelles montrent que tous les pays doivent absolument mettre en place des systèmes de santé capables de faire face à de telles situations d'urgence », a-t-il déclaré.

Rappelant sa récente visite en Syrie, il a indiqué que plus d'une décennie de conflit a laissé l'infrastructure sanitaire du pays incapable de faire face aux conséquences des récents tremblements de terre, ce qui démontre les conséquences de la guerre.

Les récentes épidémies sont également un rappel brutal de la nécessité urgente de renforcer les systèmes de santé, a-t-il ajouté.

Le virus de Marburg a été détecté en Guinée en 2021 (photo d'archives).
Photo OMS/Junior D. Kannah
Le virus de Marburg a été détecté en Guinée en 2021 (photo d'archives).

La menace du virus de Marburg

Pour faire face à la récente flambée de la maladie à virus de Marburg en Guinée équatoriale, l'OMS collabore avec les autorités pour se préparer à détecter rapidement tout cas suspect de cette maladie, due à un virus rare de type Ebola dont le taux de mortalité peut atteindre 88%.

À ce jour, neuf décès ont été signalés, et aucun cas n'a été confirmé au Cameroun et au Gabon voisins.

Des vaccins sont en cours de développement et la Guinée équatoriale sera associée à toute décision relative à des essais cliniques, a-t-il ajouté.

Le Dr Abdi Mahamud, de l'OMS, a déclaré que les leçons tirées de la pandémie de COVID-19 se sont déjà traduites par une volonté actuelle de renforcer les efforts de surveillance dans les pays voisins.

Mpox, une urgence mondiale

Tout en reconnaissant les efforts en cours et le déclin continu des cas de mpox (appelé auparavant variole du singe), l'OMS a indiqué que plus de 30 pays signalent actuellement des cas.

« La flambée épidémique reste une urgence publique à l'échelle mondiale », a averti Dr Tedros.

En outre, des inquiétudes persistent quant à la sous-déclaration, en particulier dans les pays où des cas antérieurs ont été signalés, a-t-il ajouté, appelant tous les pays à maintenir leurs efforts de surveillance.

Une maladie virale rare apparaissant principalement dans les zones de forêt tropicale humide d'Afrique centrale et occidentale, des flambées de mpox sont apparues dans d'autres parties du monde, touchant 110 pays concernés, avec des rapports faisant état de plus de 80.000 cas et 55 décès.

Des écoliers portant un masque pour se protéger de la Covid-19 à Madagascar.
© UNICEF/Rindra Ramasomanana
Des écoliers portant un masque pour se protéger de la Covid-19 à Madagascar.

COVID-19 : 10.000 décès, c'est trop

Les rapports d'hospitalisations et de décès liés à la pandémie de COVID-19 ont diminué, mais il y a encore 10.000 décès signalés chaque semaine dans le monde, a déclaré le chef de l'OMS.

« C'est 10.000 décès de trop pour une maladie qui peut être évitée », a-t-il regretté.

Les sous-variants de la souche Omicron restent également préoccupants, en raison de leur transmissibilité accrue et de leur capacité à tuer.

Compte tenu des millions de personnes qui sont mortes et ont été affectées par la COVID-19, Dr Tedros a déclaré qu'il était crucial de trouver définitivement l'origine de la pandémie, pour des raisons scientifiques et morales, afin de prévenir la prochaine épidémie.

« Moralement, il est important de savoir comment nous avons perdu nos proches », a-t-il indiqué. « Nous devons pousser jusqu'à ce que nous obtenions la réponse concernant les origines et la façon dont cette pandémie a commencé ».

Les origines de la COVID-19, d'Ebola, du virus de Marburg et d'autres maladies sont inconnues, mais des enquêtes sont en cours.

Bien que l'OMS n'ait pas le pouvoir de se rendre dans un pays à sa guise pour y mener des études pertinentes, son Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO) a été clair sur les prochaines étapes.