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Brésil : le chef de l’ONU se dit choqué par l’attaque contre des lieux de pouvoir à Brasilia

Brasilia, la capitale du Brésil.
© UNESCO/Vincent Ko Hon Chiu
Brasilia, la capitale du Brésil.

Brésil : le chef de l’ONU se dit choqué par l’attaque contre des lieux de pouvoir à Brasilia

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit choqué lundi par l’attaque de lieux de pouvoir, dimanche dans la capitale brésilienne, par des partisans de l’ex-Président vaincu aux récentes élections.

Des centaines de partisans de l'ex-Président Jair Bolsonaro ont envahi dimanche 8 janvier le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia. Ces évènements sont intervenus une semaine après l'investiture du Président Luiz Inácio Lula da Silva dont ils refusent l'élection.

Quelques heures après le début des incidents, les forces de l'ordre ont repris le contrôle et près de 200 personnes ont été arrêtées.

Confiance dans les institutions

« Bien sûr, j'ai été choqué par ce que j'ai vu, mais je dois vous dire que je fais confiance au Brésil, je fais confiance aux institutions brésiliennes », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU en réponse à la question d’un journaliste lors d’une conférence de presse à Genève où il se trouvait pour une conférence internationale sur le Pakistan.

« Je suis absolument convaincu que le Brésil fera face à cette situation avec une responsabilité adéquate, et que le fonctionnement démocratique du Brésil continuera », a ajouté M. Guterres.

Dimanche, dans un message sur son compte Twitter, le Secrétaire général avait condamné « l'attaque d'aujourd'hui contre les institutions démocratiques du Brésil ». « La volonté du peuple brésilien et des institutions du pays doit être respectée. Je suis convaincu qu'il en sera ainsi. Le Brésil est un grand pays démocratique », avait-il ajouté.

Attaque au coeur de la démocratie

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a également estimé que « les scènes qui se sont déroulées le 8 janvier au Brésil, lorsque des milliers de partisans de l'ancien Président ont pris d'assaut et vandalisé le siège des trois branches de l'État brésilien – le Congrès, la Cour suprême fédérale et le palais présidentiel – ont été choquantes ». 

« Je condamne cette attaque au cœur de la démocratie brésilienne », a dit M. Türk dans un commentaire à la presse publié lundi. 

Selon lui, les violences de dimanche ont été « le point culminant de la déformation continue des faits et de l'incitation à la violence et à la haine par des acteurs politiques, sociaux et économiques qui ont alimenté une atmosphère de méfiance, de division et de destruction en rejetant le résultat d'élections démocratiques ». 

« Accepter le résultat d'élections libres, équitables et transparentes est au cœur des principes démocratiques fondamentaux. Des allégations sans fondement de fraude électorale portent atteinte au droit à la participation politique », a-t-il ajouté. « La désinformation et la manipulation doivent cesser. J'exhorte les dirigeants de tout l'éventail politique brésilien à coopérer les uns avec les autres pour restaurer la confiance dans les institutions démocratiques et promouvoir le dialogue et la participation publics ». 

Le chef des droits de l’homme de l’ONU a noté qu’au moins huit journalistes ont été attaqués ou ont vu leur matériel détruit, « ce qui signifie qu'ils n'ont pas pu remplir leur rôle essentiel d'informer les Brésiliens – et le monde – sur ce qui se passait ». « Ces dernières attaques confirment une tendance à l'augmentation des agressions physiques contre les journalistes dans un contexte de violence politique de haut niveau », a-t-il souligné. 

« J'appelle les autorités à mener des enquêtes rapides, impartiales, efficaces et transparentes sur les violences de dimanche et à traduire les responsables en justice », a-t-il ajouté. « Mon bureau est prêt à aider le nouveau gouvernement à s'attaquer aux problèmes de droits de l'homme auxquels le Brésil est confronté ».