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La dépendance à l’égard des énergies fossiles compromet la santé des humains, alerte l’OMS

Sensibilisation au climat à San Francisco, aux États-Unis.
Unsplash/Eelco Böhtlingk
Sensibilisation au climat à San Francisco, aux États-Unis.

La dépendance à l’égard des énergies fossiles compromet la santé des humains, alerte l’OMS

Santé

La dépendance persistante vis-à-vis des combustibles fossiles aggrave rapidement « le changement climatique » et engendre des « répercussions dangereuses pour la santé », a alerté mardi le chef de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU alors que la Conférence sur le climat (COP27) se poursuit à Charm el-Cheikh, en Egypte.

« La dépendance mondiale aux combustibles fossiles empoisonne l’air, provoquant des maladies comme l’asthme, et, en tant que principal facteur du changement climatique, augmente la prévalence des maladies transmissibles et non transmissibles », a déclaré le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’une session de travail sur la sécurité alimentaire et énergétique, tenue en marge du sommet du G20 à Bali (Indonésie).

Selon le chef de l’OMS, la crise énergétique actuelle représente une double finalement menace pour la santé. D’une part, un milliard de personnes dans le monde sont desservies par des établissements de santé dont l’électricité n’est pas fiable, voire inexistante.

Les crises de la sécurité alimentaire et énergétique se paient en santé humaine

D’autre part, « le prix le plus lourd des crises de la sécurité alimentaire et énergétique se paie en santé humaine », a fait valoir le Dr Tedros relevant que « les mesures visant à protéger et à promouvoir la santé doivent être au cœur de la réponse mondiale ».

Cette alerte intervient plus d’une semaine après avoir exhorté la communauté internationale à inscrire la santé au centre des négociations sur le changement climatique de la COP27.

« Le changement climatique rend des millions de personnes malades ou plus vulnérables aux maladies dans le monde entier et la puissance destructrice croissante des phénomènes météorologiques extrêmes touche de manière disproportionnée les communautés pauvres et marginalisées », avait affirmé le 6 novembre dernier le Dr Tedros.

Pour le Directeur général de l’OMS, il est crucial que les dirigeants et les décideurs se mobilisent lors de la COP27 pour mettre la santé au cœur des négociations.

Selon l’OMS, la hausse de la température mondiale entraîne déjà des phénomènes météorologiques extrêmes qui se traduisent par des vagues de chaleur et des sécheresses intenses, des inondations dévastatrices et des ouragans et tempêtes tropicales de plus en plus violents. Avec la combinaison de ces facteurs, les conséquences sur la santé humaine augmentent et vont probablement s’accélérer.

Une bioéconomie circulaire et durable utilise l’innovation et exploite le potentiel des biosciences et des biotechnologies afin de produire des aliments de manière responsable, de réduire les déchets et de remplacer les matières plastiques et les combust…
Unsplash/David Code
Une bioéconomie circulaire et durable utilise l’innovation et exploite le potentiel des biosciences et des biotechnologies afin de produire des aliments de manière responsable, de réduire les déchets et de remplacer les matières plastiques et les combustibles fossiles par des solutions biologiques.

Pour une transformation des systèmes énergétiques

Face à ce péril, le chef de l’OMS invite les pays du G20 à « transformer les systèmes énergétiques ». Le but est de « fournir de l’air pur, mettre en place des systèmes de santé respectueux du climat et faire en sorte que tous les établissements de santé du monde disposent d’une source d’énergie fiable et propre ».

« Nous sollicitons votre engagement à transformer les systèmes alimentaires afin de fournir à tous des régimes alimentaires sains et durables, sur la base d’une approche [One Health] qui prend en compte la santé des humains, des animaux et de la planète », a insisté le Dr Tedros, soulignant que « la nourriture et l’énergie sont fondamentales pour la vie et la santé humaines ».

Une façon de rappeler que le manque de l’une ou l’autre, ou leur surconsommation, peut avoir de « graves conséquences » sur la santé et les économies. « La faim et la malnutrition affaiblissent les défenses de l’organisme et ouvrent la porte aux maladies infectieuses », a-t-il dit.

« Même dans les pays du G20, les aliments les moins chers sont souvent les moins sains, ce qui alimente les épidémies croissantes d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires, avec des coûts énormes pour les systèmes de santé et les économies », a indiqué le chef de l’OMS.