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Le chef de l'ONU souligne le rôle crucial du G20 dans la résolution des crises mondiales

Les fleuves Chari et Logone débordent à N'Djamena, après la plus forte saison des pluies au Tchad depuis trente ans.
© UNICEF/Aldjim Banyo
Les fleuves Chari et Logone débordent à N'Djamena, après la plus forte saison des pluies au Tchad depuis trente ans.

Le chef de l'ONU souligne le rôle crucial du G20 dans la résolution des crises mondiales

Développement durable (ODD)

Avec une population mondiale de huit milliards d'habitants, l'action ou l'inaction du G20, qui rassemble les plus grandes économies du monde, sera essentielle pour déterminer si tout le monde peut vivre sur une planète pacifique et saine, a déclaré lundi le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Bali, en Indonésie, à la veille d’un Sommet du G20, le chef de l'ONU a appelé le G20 à soutenir ses initiatives pour le climat, le développement durable, les crises alimentaires et énergétiques mondiales et la transformation numérique.

Le Sommet se déroule au « moment le plus crucial et le plus précaire depuis des générations », a-t-il déclaré aux journalistes.

Les divisions géopolitiques suscitent de nouveaux conflits et rendent les anciens difficiles à résoudre, tandis que « partout, les gens sont touchés de toutes parts » par le changement climatique et la hausse du coût de la vie.

« Le G20 est le point de départ pour combler les divisions et trouver des réponses à ces crises et plus encore », a-t-il déclaré.

Le changement climatique étant « le défi déterminant de notre époque », le Secrétaire général a rappelé à ces pays qu'ils produisent 80% de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Pacte de solidarité climatique

Le chef de l’ONU a proposé de créer un Pacte de solidarité climatique, réunissant les économies développées et émergentes pour combiner les ressources et les capacités au profit de tous sur la planète.

Ce pacte verrait les pays riches et les institutions financières internationales fournir un financement et une assistance technique pour aider les économies émergentes à accélérer leur transition vers les énergies renouvelables.

L'accord aidera à mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles tout en fournissant une énergie universelle, abordable et durable pour tous.

« Les dirigeants du G20 peuvent faire ou défaire le Pacte de solidarité climatique que j'ai l'intention de présenter à nouveau demain. Dans le cadre de ce pacte, ils feraient des efforts supplémentaires cette décennie pour maintenir la limite de 1,5 degré Celsius », a déclaré M. Guterres, faisant référence à l'objectif de limiter la hausse de la température mondiale.

Les pays en développement ne sont pas non plus en mesure d'accéder aux financements nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), qui comprennent la réduction de la pauvreté et de la faim et l'investissement dans les soins de santé et l'éducation.

« Les ODD lancent un SOS », a averti M. Guterres. « J'exhorte donc les économies du G20 à adopter un plan de relance des ODD qui fournira aux gouvernements des pays du Sud des investissements et des liquidités, et offrira un allégement et une restructuration de la dette ».

M. Guterres a noté que la majorité des pays du G20 siègent aux conseils d'administration des banques multilatérales de développement « et qu'ils peuvent et doivent donc y arriver ».

Un jeune enfant souffrant de malnutrition est nourri par sa mère dans un village dévasté par les inondations au Pakistan.
© UNICEF/Shehzad Noorani
Un jeune enfant souffrant de malnutrition est nourri par sa mère dans un village dévasté par les inondations au Pakistan.

Prévenir la famine et la faim

Le Secrétaire général profitera également du Sommet pour mettre en lumière la crise alimentaire et énergétique engendrée par la guerre en Ukraine. 

L'accent sera mis sur la nécessité d'une action urgente pour prévenir la famine et la faim dans un nombre croissant d'endroits à travers le monde.

Il a déclaré que l'accord négocié par l'ONU sur les exportations de céréales ukrainiennes, ainsi que les efforts visant à garantir que les denrées alimentaires et les engrais russes puissent accéder aux marchés mondiaux, sont essentiels à la sécurité alimentaire mondiale.

L'Initiative céréalière de la mer Noire a déjà contribué à stabiliser les marchés et à faire baisser les prix des denrées alimentaires, a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, l'engagement se poursuit autour de l'accès à la nourriture et aux engrais russes, ainsi que le renouvellement de l'accord historique, qui a été signé en juillet et doit expirer plus tard cette semaine.

« En matière d'énergie, la guerre en Ukraine a clairement démontré les dangers de notre dépendance aux combustibles fossiles. C'est le meilleur argument possible pour la transition la plus rapide possible vers les énergies renouvelables », a-t-il déclaré.

Samedi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu'il prévoyait de faciliter le don de 260.000 tonnes d'engrais par la société russe d'engrais Uralchem-Uralkali aux pays en ayant le plus besoin en Afrique. Le PAM a dit qu'il était reconnaissant pour les contributions et le soutien.

La première cargaison sera chargée sur un navire affrété par le PAM depuis les Pays-Bas la semaine prochaine. Il passera par le Mozambique, avec le Malawi comme destination finale.

Combattre la désinformation meurtrière 

Le Secrétaire général a conclu en soulignant la nécessité d'un leadership dans la transformation numérique et de « garde-fous » sur la technologie.

« De puissantes entreprises technologiques foulent aux pieds les droits de l'homme et la vie privée et fournissent des plateformes de désinformation mortelle, à la recherche de profits », a-t-il déclaré. « Soyons clairs : la désinformation tue. Fragiliser la santé publique tue et ce sont des problèmes de vie ou de mort ».

M. Guterres propose une voie à suivre basée sur un Pacte numérique mondial pour un Internet ouvert, gratuit, sécurisé et inclusif.

Le Pacte appelle à une connectivité universelle via un « espace numérique centré sur l'humain » où la liberté d'expression et la vie privée sont protégées, et qui promeut l'utilisation sûre et responsable des données.