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Egypte : l’ONU demande la libération immédiate du militant Alaa Abdel Fattah

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Photo ONU/Violaine Martin
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Egypte : l’ONU demande la libération immédiate du militant Alaa Abdel Fattah

Droits de l'homme

Alors que l’inquiétude grandit sur l’état de santé de l’un des détenus politiques le plus célèbre d’Egypte, le chef des droits de l’homme de l’ONU a demandé, mardi, la libération immédiate du militant emprisonné Alaa Abdel Fattah.

« Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé mardi son profond regret que les autorités égyptiennes n’aient pas encore libéré le blogueur et militant Alaa Abdel Fattah, dont la vie serait en danger imminent après une grève de la faim de sept mois à la prison de Wadi El Natrun », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l’homme de l’ONU.

Le sort d’Alaa Abdel Fattah, militant pro-démocratie égypto-britannique, âgé de 40 ans, et en grève de la faim depuis sept mois pour protester contre ses conditions de détention, suscite une inquiétude grandissante.

Figure de la révolution de 2011, incarcéré plusieurs fois depuis 2006, il n’avale plus aucune calorie depuis le 1er novembre et a cessé de boire dimanche, alors que s’ouvrait la COP27 à Charm el-Cheikh, à l’autre bout du pays.

La vie d’Abdel Fattah est « en grand danger »

« J’exhorte le gouvernement égyptien à libérer immédiatement Abdel Fattah de la prison et à lui fournir le traitement médical nécessaire », a affirmé dans un communiqué, le Haut-Commissaire Volker Türk, relevant qu’Abdel Fattah est « en grand danger ».

Selon le Haut-Commissariat, sa grève de la faim sèche met sa vie en grand danger. A noter que les services du Haut-Commissaire Türk et d’autres mécanismes de défense des droits de l’homme de l’ONU ont soulevé à de multiples reprises le cas d’Abdel Fattah et celui d’autres personnes « privées arbitrairement de leur liberté et incarcérées à l’issue de procès inéquitables ».

Sur plus d’une décennie, Abdel Fattah a été arrêté à de nombreuses reprises pour son militantisme en lien avec les violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité égyptiennes et l’utilisation de tribunaux militaires pour juger des civils. En 2015, il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement.

Mise en garde contre d’éventuelles représailles

Libéré en mars 2019, l’activiste a été à nouveau arrêté le 29 septembre de la même année. Il a alors été maintenu en détention provisoire pendant deux ans avant d’être à nouveau condamné en décembre 2021 à cinq ans d’emprisonnement pour publication de fausses nouvelles.

Le Haut-Commissaire Volker Türk a encouragé les autorités à réviser toutes les lois qui restreignent l’espace civique et limitent les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association. « Personne ne devrait être détenu pour avoir exercé ses droits fondamentaux ou défendu ceux des autres », a dit M. Türk.

Plus largement, le chef des droits de l’homme de l’ONU a mis en garde contre d’éventuelles représailles à l’encontre des personnes soutenant les défenseurs des droits de l’homme. Il s’agit en particulier des membres de la famille d’Abdel Fattah, qui sont en Égypte pour demander sa libération.

M. Türk a rappelé au gouvernement égyptien sa responsabilité de protéger les droits et la sécurité de toutes les personnes relevant de sa juridiction.