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Les droits humains doivent être au cœur de la lutte contre le changement climatique, selon Volker Türk

Des gens manifestent à Nürnberg, en Allemagne, pour la justice climatique.
© Unsplash/Markus Spiske
Des gens manifestent à Nürnberg, en Allemagne, pour la justice climatique.

Les droits humains doivent être au cœur de la lutte contre le changement climatique, selon Volker Türk

Droits de l'homme

« Il n’est pas exagéré de dire que notre droit à la vie est menacé par l’insuffisance des mesures prises face à l’urgence climatique », a averti mercredi le chef des droits de l’homme de l’ONU à quelques jours de l’ouverture en Egypte de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27.

Dans une lettre ouverte, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, souhaite que les droits de l’homme soient au cœur des efforts de lutte contre le changement climatique. D’autant que l’issue de la COP27, qui débute ce week-end en Égypte, est cruciale pour la jouissance effective des droits de l’homme dans le monde entier, non seulement dans les années à venir, mais dès maintenant.

« Les gens perdent leurs maisons, leurs moyens de subsistance et leurs vies », a alerté M. Türk. Et compte tenu de la trajectoire actuelle de l’augmentation des températures, « de nombreuses régions du monde seront inhabitables du vivant de nos enfants, avec des conséquences inimaginables ».

Une approche de l’ensemble de la société pour relever « le plus grand défi du siècle »

L’Accord de Paris sur le climat indique clairement la nécessité d’une action climatique fondée sur les droits, en appelant tous les États à respecter, promouvoir et prendre en compte leurs obligations respectives en matière de droits de l’homme.

M. Türk a souligné les récentes conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) selon lesquelles une action climatique participative et fondée sur les droits permet d’obtenir des résultats plus efficaces, légitimes et durables pour les populations et la planète.

Dans ces conditions, il prône une approche de l’ensemble de la société pour relever « le plus grand défi du siècle ». « Il est donc essentiel que chacun, y compris les représentants de la société civile, puisse participer de manière significative à la COP27 à Charm El-Cheikh », a fait valoir le chef des droits de l’homme de l’ONU.

Une façon de rappeler que les décisions relatives au changement climatique, y compris lors de cette réunion, doivent être transparentes, inclusives et responsables, en particulier pour les personnes les plus touchées.

La centralité des droits humains dans la prise de décision sur le climat

En attendant, « l’injustice engendrée par le changement climatique est catastrophique ». « Regardez le Pakistan, où les récentes inondations ont touché plus de 30 millions de personnes. Il faudra des années pour reconstruire et pour commencer à comprendre les retombées de cette seule catastrophe », a souligné le chef des droits de l’homme de l’ONU.

Alors que la COP27 se déroule sur un continent dont la population a très peu contribué au changement climatique, mais qui en subit « les plus grandes conséquences », M. Türk note que « de telles catastrophes sont destinées à devenir un cauchemar récurrent pour les populations du monde entier si nous ne prenons pas des mesures spectaculaires, fondées sur les droits ».

Dans sa lettre ouverte, le Haut-Commissaire exhorte la communauté internationale à assurer la centralité des droits de l’homme dans la prise de décision sur le climat. Il s’agit ainsi de renforcer l’ambition climatique pour protéger les droits humains.

Pour l’ONU, il va falloir également garantir une participation significative et effective, mais aussi « s’attaquer aux dommages causés par le changement climatique sur les droits de l’homme ».