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Liban : l’OMS alarmée par l'épidémie de choléra alors que les cas augmentent

Des kits (médicaments et fournitures) envoyés depuis le centre OMS de Dubaï pour lutter contre l'épidémie de choléra au Liban.
OMS
Des kits (médicaments et fournitures) envoyés depuis le centre OMS de Dubaï pour lutter contre l'épidémie de choléra au Liban.

Liban : l’OMS alarmée par l'épidémie de choléra alors que les cas augmentent

Santé

Alors que la Syrie voisine lutte contre une recrudescence de la maladie, une épidémie de choléra mortelle se propage rapidement à travers le Liban, a alerté l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première flambée de choléra depuis près de trois décennies au Liban et elle se propage actuellement dans tous les gouvernorats du pays. Depuis le 5 octobre, plus de 1.400 cas suspects ont été signalés à travers le pays, dont 381 cas confirmés et 17 décès, a indiqué l’OMS.

L’épidémie initialement confinée au nord déshérité s’est « rapidement propagée », avec des cas confirmés désormais signalés dans les huit gouvernorats et dans 18 des 26 districts.

« La situation au Liban est fragile car le pays lutte déjà contre d’autres crises - aggravées par une détérioration politique et économique prolongée », a déclaré dans un communiqué, Abdinasir Abubakar, le Représentant de l’OMS au Liban.

L’OMS en quête de 600.000 doses de vaccins

Face à cette situation, l’OMS s’est associée au ministère de la Santé publique et à d’autres partenaires sanitaires pour enrayer l’évolution de la flambée de choléra.

Cette situation a incité l’OMS à aider le Liban à obtenir 600.000 doses de vaccins contre le choléra. Les efforts pour obtenir plus de doses sont « en cours compte tenu de la propagation rapide de l’épidémie », notamment pour les travailleurs en première ligne dans ce combat, les prisonniers, les réfugiés et leurs communautés hôtes, a déclaré l’OMS.

L’achat et le prépositionnement de fournitures supplémentaires pour le choléra sont également en cours de finalisation.

Compte tenu de la pénurie de personnel de santé et de fournitures médicales dans le pays, l’OMS a fourni aux deux laboratoires de référence, aux trois prisons et aux 12 hôpitaux désignés pour le traitement du choléra des réactifs de laboratoire, des kits de traitement et des tests de diagnostic rapide, et a déployé des infirmières et des médecins en renfort dans les hôpitaux des zones les plus touchées.

L’impact des coupures d’électricité pour les stations de pompage d’eau

Selon l’OMS, la migration des travailleurs de la santé, les chaînes d’approvisionnement perturbées et l’approvisionnement énergétique inabordable ont gravement affaibli la capacité de réponse des hôpitaux et des établissements de soins de santé primaires, qui sont désormais menacés par l’épidémie croissante et l’augmentation du nombre de cas.

Les coupures d’électricité fréquentes et prolongées à travers le Liban ont interrompu le travail des stations de pompage d’eau et des réseaux d’égouts. Favorisé donc par l’absence de réseaux d’égouts ou d’eau potable, le choléra est généralement contracté à partir d’aliments ou d’eau contaminés et provoque diarrhée et vomissements.

Il peut être facilement traité, mais peut tuer en quelques heures faute de soins, selon l’OMS.

Un virus similaire à la souche du choléra circulant en Syrie

La souche de choléra identifiée au Liban est « similaire à celle qui circule en Syrie », a déclaré l’OMS. Ce pays en guerre a été aussi affecté par une épidémie de choléra, à partir de septembre, après plus d’une décennie de guerre qui a endommagé près des deux tiers des usines de traitement de l’eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d’eau, selon les Nations Unies.

Au Liban, l’OMS estime qu’il est encore possible de limiter la propagation et l’impact de l’épidémie en intensifiant les interventions de réponse, notamment en améliorant la qualité de l’eau et de l’assainissement.

« La meilleure façon de prévenir une épidémie de choléra est de s’assurer que les gens ont accès à de l’eau propre et à des installations sanitaires et d’hygiène appropriées. À long terme, nous devons accroître la disponibilité des vaccins à l’échelle mondiale dans le cadre d’une stratégie globale visant à prévenir et à stopper les épidémies de choléra dans le monde », a conclu le Dr Abubakar.