L'actualité mondiale Un regard humain

Covid-19 : l’OMS s’attend à une hausse sensible du nombre des cas, mais moins de décès

Des artistes sénégalais ont peint des peintures murales dans la capitale, Dakar, pour sensibiliser les gens à la Covid-19.
Photo : OIM/Delphine Buysse
Des artistes sénégalais ont peint des peintures murales dans la capitale, Dakar, pour sensibiliser les gens à la Covid-19.

Covid-19 : l’OMS s’attend à une hausse sensible du nombre des cas, mais moins de décès

Santé

Alors que la vague automnale de Covid-19 a débuté dans certains pays de l’hémisphère Nord, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’attend à une hausse du nombre de contaminations par le nouveau coronavirus ainsi que du nombre de personnes admises à l’hôpital pour cause de Covid-19 mais cela ne devrait pas se traduire par une augmentation des décès dans le monde.

« Nous nous attendons à ce que les cas signalés de Covid-19 augmentent. Mais les décès n’ont pas à augmenter, car nous disposons de vaccins et de traitements qui peuvent sauver des vies », a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Omicron reste le variant dominant au niveau mondial, et l’OMS et ses partenaires suivent actuellement plus de 300 sous-variants.

Avec cette vague automnale, plusieurs pays d’Europe signalent une augmentation des cas, des hospitalisations et des décès liés au coronavirus.

« Il faut s’y attendre car le temps se refroidit et les gens passent plus de temps ensemble dans des espaces fermés », a ajouté le Dr Tedros, relevant que la plupart des pays n’ont plus de mesures en place pour limiter la propagation du virus.

Une vague automnale marquée par le retour de la grippe saisonnière

Un vaccin contre la grippe saisonnière est administré.
Photo NIH
Un vaccin contre la grippe saisonnière est administré.

Or pour l’OMS, la surveillance, les tests et le séquençage restent actuellement faibles au niveau mondial. Ce qui fait que « suivre ce virus revient à chasser des ombres ».

« Nous continuons donc à demander à tous les pays de renforcer la surveillance, les tests et le séquençage, et de veiller à ce que les groupes les plus à risque soient vaccinés », a fait valoir le chef de l’OMS, revisitant certains fondamentaux qui ont fait leur preuve dans la lutte contre le nouveau coronavirus.

Cette hausse légère des cas de Covid-19 arrive alors que la saison de la grippe commence dans l’hémisphère nord. Les mesures mises en place pour freiner la propagation du coronavirus pendant la pandémie ont également contribué à réduire le poids de la grippe.

« Mais avec la levée de la plupart de ces mesures, la grippe est de retour, et ne doit pas être prise à la légère », a affirmé le Dr Tedros.

Dans ce combat contre la grippe, l’OMS estime que les vaccins sont « sûrs et efficaces pour réduire les maladies graves et les décès - en particulier parmi les groupes les plus à risque ». « Alors s’il vous plaît, faites-vous vacciner contre la grippe », a insisté le chef de l'OMS.

Plus de 10.000 cas de choléra en Syrie et réapparition de la maladie à Haïti

Se laver les mains permet d'éviter la propagation du choléra.
© PAM/Theresa Piorr
Se laver les mains permet d'éviter la propagation du choléra.

Par ailleurs, après des années de baisse des cas dans le monde, l’OMS s’est alarmée de la « recrudescence inquiétante des épidémies de choléra dans le monde depuis l’année dernière. Rien qu’au cours des neuf premiers mois de cette année, 27 pays ont signalé des épidémies de choléra.

En Syrie, plus de 10.000 cas suspects de choléra ont été signalés au cours des six dernières semaines.

En Haïti, après plus de 3 ans sans cas de choléra, 2 cas ont été officiellement signalés cette semaine, avec 20 cas suspects et 7 décès en cours d’investigation dans d’autres régions haïtiennes. « Il est probable que le nombre réel de cas soit beaucoup plus élevé [à Haïti]. Cette flambée est un revers particulier alors que Haïti se préparait à être certifié exempt de choléra plus tard cette année », a fait remarquer le Dr Tedros.

Face à la recrudescence du choléra, l’OMS exhorte les principaux fabricants de vaccins du monde à leur « parler de la façon dont ils peuvent augmenter la production ». En 2013, l’OMS et ses partenaires ont créé un stock international de vaccins contre le choléra, qui a expédié l’an dernier 27 millions de doses.

« Mais avec un nombre croissant de flambées épidémiques, l’offre ne peut pas suivre la demande », a averti le Dr Tedros, rappelant que le choléra est mortel, mais il est également possible de le prévenir et de le traiter. « Avec une planification et une action appropriées, nous pouvons inverser cette tendance », a insisté l’OMS.

Un sirop au paracétamol soupçonné d’avoir provoqué la mort de 66 enfants en Gambie

Des femmes rentrent chez elles après avoir fait vacciner leurs enfants sur le site de proximité du centre de santé de Kwinella dans le village de Mandina, en Gambie.
UNICEF Gambie
Des femmes rentrent chez elles après avoir fait vacciner leurs enfants sur le site de proximité du centre de santé de Kwinella dans le village de Mandina, en Gambie.

L’autre volet de la conférence de presse de l’OMS a porté sur cette affaire de sirop au paracétamol soupçonné d’avoir provoqué la mort d’une soixantaine d’enfants en Gambie.

« L’OMS a émis aujourd’hui une alerte aux produits médicaux pour quatre médicaments contaminés identifiés en Gambie qui ont été potentiellement liés à des lésions rénales aiguës et à 66 décès chez les enfants », a dit le Dr Tedros, ajoutant que « la perte de ces jeunes vies est plus que déchirante pour leurs familles ».

Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, les quatre médicaments sont des sirops contre la toux et le rhume produits par « Maiden Pharmaceuticals Limited, en Inde ». L’OMS mène une enquête plus approfondie avec l’entreprise et les autorités réglementaires en Inde.

« Si les produits contaminés n’ont pour l’instant été détectés qu’en Gambie, ils peuvent avoir été distribués dans d’autres pays », a alerté l’OMS, qui « recommande à tous les pays de détecter et de retirer ces produits de la circulation pour éviter que les patients ne subissent d’autres dommages ».

Plus largement, avec cette affaire de médicaments contaminés en Gambie, l’Ebola en Ouganda, des risques de flambées épidémiques au Pakistan, le choléra dans le monde, la pandémie de Covid-19 en cours, l’épidémie de variole du singe ou la menace annuelle de la grippe, l’OMS estime qu’il est « si urgent pour tous les pays d’investir dans le renforcement de leurs défenses contre les épidémies ».