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Le monde doit mettre fin à la déforestation et utiliser les forêts de manière durable, déclare le chef de la FAO

Des réfugiés à Minawao, dans le nord-est du Cameroun, plantent des arbres dans une région marquée par la déforestation.
© UNHCR/Xavier Bourgois
Des réfugiés à Minawao, dans le nord-est du Cameroun, plantent des arbres dans une région marquée par la déforestation.

Le monde doit mettre fin à la déforestation et utiliser les forêts de manière durable, déclare le chef de la FAO

Développement durable (ODD)

Le monde doit mettre fin à la déforestation, planter des arbres, restaurer les capacités productives, et utiliser les forêts et les arbres de manière durable, a déclaré lundi Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’ouverture de la 26e session du Comité des forêts (COFO).

Le COFO26 se tient en format hybride du 3 au 7 octobre au siège de la FAO à Rome. Il offre une plate-forme d’échange et de dialogue entre les participants ainsi que des suggestions pour les travaux de la FAO dans le domaine forestier.

La Princesse Basma Bint Ali de Jordanie, Ambassadrice de bonne volonté de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Cécile Ndjebet, fondatrice du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts et lauréate du Prix Wangari Maathai des champions forestiers 2022, et Analí Bustos, lauréate du Congrès mondial des forêts pour les jeunes acteurs du changement forestier, ont également pris la parole lors de l’ouverture de la session.

La déforestation a conduit à l'érosion des terres agricoles dans le nord d'Haïti.
PAM Haïti/Theresa Piorr
La déforestation a conduit à l'érosion des terres agricoles dans le nord d'Haïti.

Une source de matières premières renouvelables

Les forêts couvrent 31% de la surface terrestre mondiale, stockent environ 296 gigatonnes de carbone et abritent la majorité de la biodiversité terrestre. Moyens de subsistance pour des millions de personnes, dont beaucoup parmi les plus pauvres du monde, elles contribuent aussi à atténuer les changements climatiques et à améliorer la qualité des sols, de l’air et de l’eau. Si elles sont gérées de manière durable, les forêts constituent également une source de matières premières renouvelables.

« La déforestation et la dégradation des terres, ainsi que la perte de biodiversité, dévastent nos écosystèmes. Cela doit changer et cesser », a déclaré le chef de la FAO, ajoutant que « comme indiqué dans la Déclaration de Séoul, les forêts et les arbres doivent être considérés comme un élément clé de la solution ».

Alors qu’il ne reste que sept ans pour atteindre le Programme 2030 et les objectifs de développement durable, le savoir-faire et les outils sont disponibles, a-t-il assuré en appelant à intensifier l’action et à faire preuve de volonté politique.

Le Directeur général de la FAO a évoqué trois solutions concrètes et interconnectées inscrites dans la publication phare de la FAO, « l’État des forêts du monde 2022 ».

Selon lui, l’arrêt de la déforestation est « essentiel pour lutter contre la crise climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 14% et en sauvegardant plus de la moitié de la biodiversité terrestre de la Terre ».

En outre, une autre solution consiste à planter des arbres, à restaurer les capacités de production et à améliorer la résilience des écosystèmes. Le Directeur général a souligné que 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées peuvent être restaurés. L’augmentation de la couverture forestière pourrait accroître la durabilité économique, ce qui est essentiel pour stimuler la productivité afin de répondre à la demande croissante.

Rôle essentiel des petits exploitants

Il a de plus souligné l’importance d’utiliser les forêts et les arbres de manière durable et de construire des chaînes de valeur vertes. « Le bois et les buissons sont une ressource renouvelable très précieuse de matériaux neutres en carbone et même à carbone positif. Les aliments forestiers récoltés à l’état sauvage améliorent la sécurité alimentaire des personnes vivant à proximité et au-delà », a déclaré M. Qu.

Il a également rappelé rôle essentiel des petits exploitants, des communautés locales et des peuples autochtones, qui possèdent ou gèrent près de 1 milliard d’hectares de forêts et de terres agricoles dans le monde et doivent être au centre des efforts visant à mettre en place des systèmes agroalimentaires durables.

Par ailleurs, au nombre des solutions forestières pour lutter contre le changement climatique, l’agriculture et la sylviculture seront présentées pour la première fois en un point unique de l’ordre du jour de la session, afin de déterminer des solutions mutuellement bénéficiaires pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

En marge du Comité forestier se tiendra la 8e Semaine mondiale des forêts, du 29 septembre au 7 octobre, intitulée cette année « Cultiver une meilleure planète ».  Cette série d’événements spéciaux rassemble des membres de la FAO, des organisations partenaires, des dirigeants, des scientifiques, des femmes et des jeunes pour des débats sur les questions les plus urgentes de la sylviculture.