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L’ONU demande un appui renforcé pour consolider les progrès accomplis dans le domaine du maintien de la paix

Une patrouille de policiers de l'ONU dans la région de Mopti au Mali.
MINUSMA/Harandane Dicko
Une patrouille de policiers de l'ONU dans la région de Mopti au Mali.

L’ONU demande un appui renforcé pour consolider les progrès accomplis dans le domaine du maintien de la paix

Paix et sécurité

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a sollicité, mardi devant le Conseil de sécurité, l’appui renforcé des États membres pour consolider les progrès accomplis dans le domaine du maintien de la paix. Il a appelé notamment à combler les lacunes capacitaires des missions et à améliorer la sécurité des Casques bleus.

Au début de son intervention, le Secrétaire général adjoint a rappelé les progrès tangibles accomplis depuis le lancement de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » (A4P) par le Secrétaire général en mars 2018 en vue d’améliorer la performance globale du maintien de la paix.

Cette initiative a été renforcée en 2020 avec le lancement de l’« Action pour le maintien de la paix Plus », afin d’approfondir les actions engagées dans des domaines variés comme celui de la protection ou encore du programme pour les femmes et la paix et la sécurité.

Jean-Pierre Lacroix a souligné la complexité toujours croissante de l’environnement des opérations de paix avec des conflits qui se chevauchent et les incidences des changements climatiques. Il faut maintenir le cap de la consolidation de la paix, a-t-il dit.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, devant le Conseil de sécurité.
Photo ONU/Loey Felipe
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, devant le Conseil de sécurité.

Doter les missions de ressources suffisantes

Il a salué la reconfiguration des missions onusiennes en République centrafricaine (MINUSCA) et en République démocratique du Congo (MONUSCO), avant d’appeler les États membres à doter les missions de ressources suffisantes.

Les lacunes capacitaires des missions, notamment en hélicoptères, devraient être comblées, a déclaré M. Lacroix.

Une autre priorité est d’améliorer la sécurité des Casques bleus, a-t-il poursuivi, ajoutant que la tendance positive observée jusqu’en 2020 dans ce domaine s’est malheureusement inversée. Le Secrétaire général adjoint a précisé que 21 Casques bleus sont décédés en raison d’actes de malveillance jusqu’à présent en 2022, en ajoutant que la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) est la plus dangereuse.

M. Lacroix a appelé les États Membres à mettre en œuvre les recommandations avancées pour améliorer la sécurité des Casques bleus et indiqué qu’une stratégie de défense intégrée est en train d’être mise en place pour une meilleure riposte face aux menaces. « Nous avons besoin de l’appui des États », a-t-il dit.

Abordant la question de la violence sexuelle commise par les soldats de la paix, il a souligné que la reddition des comptes est capitale dans une optique d’évaluation de la performance des missions. Il a aussi parlé de la mise en place d’un mécanisme d’accès confidentiel des États à des informations sur leurs ressortissants.

« Un autre défi est la désinformation », a dit Jean-Pierre Lacroix, en soulignant l’importance du rôle des radios onusiennes pour combattre ce fléau dans les zones reculées.

Atteindre la parité

Il a aussi appelé à des efforts accrus afin de parvenir à la parité s’agissant de la composition des missions, même si des progrès ont là encore été accomplis. Les femmes représentent ainsi 43% du personnel de justice et pénitentiaire, a-t-il dit, avant d’appeler à des efforts renforcés pour parvenir à la parité.

« Nous avons progressé mais nous avons besoin d’un soutien plus important », a conclu le Secrétaire général adjoint, en appelant à un soutien renforcé des États aux efforts politiques des missions et pour l’élimination des obstacles opposés par les parties belligérantes.