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L'insécurité routière, « pandémie silencieuse » de l'Amérique latine selon l'ONU

Les panneaux de signalisation servent d’avertissement à tous les usagers de la route pour s’assurer qu’ils sont à l’abri des dangers et des situations de conduite potentiels.
© Unsplash
Les panneaux de signalisation servent d’avertissement à tous les usagers de la route pour s’assurer qu’ils sont à l’abri des dangers et des situations de conduite potentiels.

L'insécurité routière, « pandémie silencieuse » de l'Amérique latine selon l'ONU

Culture et éducation

L'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, vient d’achever sa mission en Amérique latine. Il cherche à donner de la visibilité à la « pandémie silencieuse » des accidents de la route, première cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes.

« Pour moi, il est très important de voir que la sécurité routière fait partie de l'agenda mondial, a déclaré Jean Todt à ONU Info dans une interview.

« Espérons qu’avec le travail de l'ONU, en partenariat avec d'autres grandes organisations, nous sensibiliserons les populations à cette pandémie silencieuse, en la rendant plus visible ».

M. Todt s'exprimait depuis Buenos Aires, la capitale de l'Argentine, lors de la dernière étape de sa tournée en Amérique latine qui l'a également conduit au Mexique, au Guatemala et en Colombie.

« Beaucoup de choses changent dans la région, mais bien sûr, le nombre de victimes est encore trop élevé », a-t-il indiqué lors de cette tournée entreprise en collaboration avec la Banque mondiale et la Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes, la CEPALC.

L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt
Photo ONU/Mark Garten
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt

Accroitre le soutien politique et financier 

La mission de M. Todt visait à plaider en faveur d'un soutien politique et d'un investissement financier accrus pour faire avancer la Décennie d'action pour la sécurité routière, qui vise à réduire de moitié le nombre de décès et de blessures dus aux accidents de la route d'ici 2030. 

La mission de l'Envoyé spécial vise également à encourager les partenariats pour une mobilité sûre et durable pour tous, notamment avec la Banque mondiale, la société civile et le secteur privé.

« Nous sommes 8 milliards dans le monde, et à chacun de ces 8 milliards d'usagers de la route incombe une responsabilité. Il serait injuste de dire qu'il s'agit uniquement d'une responsabilité politique ; elle doit être soutenue par tous les secteurs, afin de placer la sécurité routière en tête de tous les programmes et de s'assurer que nous pouvons réaliser la cible 3.6 des objectifs de développement durables (ODD) », a-t-il déclaré.

L’objectif de développement durable numéro 3 des Nations Unies, « Bonne santé et bien-être », est décliné en 9 cibles à atteindre d’ici 2030 : la sixième cible vise à diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route.  

Une femme traverse un passage pour piétons au Brésil.
OPS
Une femme traverse un passage pour piétons au Brésil.

Investir dans une mobilité sûre et durable 

M. Todt espère également accroître la visibilité de la mobilité sûre et durable dans la région et au-delà, conformément à la cible 11.2 des ODD, en plus de sensibiliser à la sécurité routière et de promouvoir la nouvelle campagne des Nations unies #StreetsForLife. 

« Bien sûr, l'infrastructure routière est très importante. Les éclairages, les passages pour piétons - tout cela fait partie du programme.  Il est facile de dire qu'il faut changer les infrastructures, mais c'est compliqué à mettre en place dans la réalité ».

M. Todt préconise donc une application plus stricte des lois et des actes quotidiens pouvant contribuer à changer le profil mondial de la sécurité routière.  

« Nous devons nous assurer que la loi s'applique. Il y a beaucoup à faire autour de l'éducation, en matière d'accès à la formation des conducteurs, de délivrance de permis aux utilisateurs de motos et d'utilisation de casques aux normes des Nations Unies, mais aussi sur le port de la ceinture de sécurité, la conduite en état d'ivresse, et l'envoi de textos au volant, a-t-il expliqué. « Ce sont des sujets dont nous discutons déjà très étroitement avec les gouvernements ».

L'Envoyé spécial poursuivra sa tournée mondiale cette année avec des missions en Afrique de l'Est, en Asie et en Afrique de l'Ouest.

Selon l'Envoyé spécial, le continent africain est la région du monde la plus vulnérable aux accidents de la route, suivie par l'Asie.